Le rempart
contre l’oubli, sur Internet
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Sélection de textes
Marne ! En ce pieux jour venons en cortège Vers
toi, dont les eaux ont l’insigne privilège D’être
gardiennes de Paris. Nous
venons exalter avec reconnaissance L’acte
d’amour de ceux qui, riches de vaillance, Tombèrent
pour notre pays. Tu
captives l’esprit par ton beau paysage. De
ton site enchanteur, un charme se dégage Dans
un fervent désir de paix. Mais,
fière, tu ne veux souffrir d’être souillée ; Sous
l’outrage, un éclair sillonne la feuillée ; Tu
ne capitules jamais. Marne ! Ta noble image est celle de la France Qui
travaille avec calme en son indépendance, Cherchant
à donner le bonheur Et
qui, spontanément, lors du destin tragique, Se
leva l’arme en main et la face héroïque Pour
repousser l’envahisseur. Ô
rivière bénie où tant de belles âmes Ont
relevé bien haut nos vieilles oriflammes Et
l’espérance dans nos cœurs, Ton
nom fait résister, lorsque l’orage gronde. Grâce
à toi, pour toujours, reste libre le monde, Les
grands principes sont vainqueurs. Unis,
les survivants de l’immense fournaise Tressaillent
aux accents de notre Marseillaise Saluant
tes glorieux morts, Et
s’inclinent bien bas devant la providence Qui,
pour le sacrifice, avec magnificence, A
rendu les poilus plus forts. Puis,
planant au-dessus de ces grandes victoires, Voici,
plus noble encor, la plus noble des gloires, Jeanne
d’Arc, vierge d’Orléans. Elle
vient avec nous fêter la délivrance, Et
remercier Dieu d’avoir sauvé la France Sur le saint autel de Dormans ! Édouard Hannecart, 16 juillet 1922
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