Le rempart contre l’oubli, sur
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Sélection
de textes
Hommage au Sous-lieutenant Roger ACCARIES C’était en l’an seize, septembre se fanait Bien après les moissons, la Faucheuse passait Amante insatiable, elle glanait par milliers Des poilus fatigués, sales et déguenillés Je t’observe Roger, depuis ces deux années A-t-elle susurré quand sa lame a glissé. Viens donc, il est temps pour toi de m’accompagner Terminus Bouchavesnes,
y’a pas à discuter. Nieuport, Suippes, Verdun, oui, fini les tranchées Où on a tant trimé, où beaucoup sont
restés Mais à l’heure d’y aller, j’ai le
goût des regrets, Dis-moi la mort, dis-moi ce que je vais louper. Tu veux vraiment savoir, a-t-elle ricané Un train, en l’an dix-huit, du côté de Rethondes En quatre-vingt dix-huit, une coupe du monde Mais sous les armes, toujours plus de macchabées Ainsi donc, ai-je hurlé, rien ne devrait changer ? La mort, je t’abhorre et fais fi de ton acier. Je veux revoir Dormans, son pont et son clocher, Tous mes garnements et leur apprendre à compter Retrouver mon aimée, tendrement l’enlacer Sous le soleil d’automne, encore vendanger Dans Chavenay chanter jusqu’à m’époumoner Et au cochelet, pouvoir rire et m’enivrer. J’ai bondi et la lame acérée m‘a
loupé Ravi de ma ruse, la mort, je t’ai raillée Tu souriais aussi, un Mauser a brillé D’une balle en plein cœur, je pars en Empyrée.
Arnaud, mars 2007 |
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