LeRempart2WMémorial Dormans

Le rempart contre l’oubli, sur Internet

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Les deux Batailles de la Marne

 

 

La seconde bataille de la Marne,

à Dormans et dans les environs

 

 

 

De fin mai 1918 à début juillet

 

On l’a vu dans la stratégie des allemands, l’objectif est de franchir la Marne. Aussi, dans la continuité de l’offensive du Chemin des Dames (27 mai), les allemands occupent le 30 toute la rive droite (rive Nord) de la Marne, de Château-Thierry jusqu‘à Verneuil, constituant ainsi une poche large de 50 km. 

Les premières divisions américaines, à peine arrivées depuis quelques semaines, et les troupes sénégalaises contiennent l’avancée des allemands et la situation se stabilise autour de cette « poche de Château-Thierry ».

 

Il est évident que les allemands ne vont pas laisser cette poche dans une situation si figée, mais où vont-ils agir ? Et quand ?

Or, par sa situation géographique, avec ses passages naturels vers le sud, l’est et l’ouest, Dormans est le point de passage idéal.

 

Dans l’attente, les forces en présence se font face.

 

Du côté allié, le 3ème Corps d’Armée (CA) du général Lebrun étend près de 60.000 hommes de Jaulgonne à Vandières, épaulé par des éléments du 5ème CA (Général Pelle).

Le 38ème CA du Général de Mondésir, avec lui aussi 60.000 hommes, est entre Jaulgonne et Château-Thierry.

 

En face, l'ennemi présente au front 14 divisions, et autant en réserve sur la montagne de Reims et la Marne. Certaines sont parmi les plus réputées de l'Allemagne : 1ère et 2ème divisions de la Garde et 200ème division de chasseurs.

En fait, dans un rayon de 20 kilomètres autour de Dormans, ce sont donc plus de 100.000 soldats alliés qui font face au double de soldats allemands.

 

Le mois de juin et le début juillet passent ainsi dans une apparente immobilité.

 

Immobilité quant aux résultats, ce qui n’empêche une perpétuelle action des troupes présentes. Pour exemple, cet extrait d’un compte-rendu du Général de Mondésir, à propos des troupes situées entre Château et Dormans :

« Les Français de la 20e D. I., que je gardai quelque temps à mon extrême droite, et les Américains me firent de hardis coups de main, à la nage ou par petites barques à travers la Marne, pour me cueillir des prisonniers, et le succès couronna plus d'une fois ces raids audacieux. »

Vous découvrirez plus de précisions sur http://batmarn2.club.fr/38corpsa.htm

 

Autre épisode marquant, en raison de la personne même du combattant :

Le 14 juillet, lors d’un échange sérieux entre aéronefs au-dessus de Dormans, le Lieutenant Quentin Roosevelt, fils du Président Théodore Roosevelt, est touché et s’abat à Chamery (5 km au nord de Champvoisy). Il sera enterré sur place par les allemands, avec les honneurs (sa tombe sera déplacée plus tard, il reste un monument commémoratif).

 

 

- o O o  -

 

L’offensive allemande

 

Le 15 juillet à zéro heure, les allemands passent à l’offensive. Ludendorff a décidé que le front d’attaque s'étendrait de Jaulgonne à Vrigny (à quelques kilomètres au sud-ouest de Reims). Sur 50 kilomètres, une grande partie des huit mille canons disposés sur le front pilonnent nos positions champenoises, en quelques heures, la ligne de front est un enfer de feu et de métal.

 

À 2h00, ce bombardement intensif atteint les maisons de Dormans. La ville reçoit des tonnes d’obus en quelques dizaines de minutes. 

On parle d’un millier d’obus lors de cette offensive éclair.

 

Les avant-postes bordant la Marne sont cloués sur place, incapables de réagir par le feu comme de se replier.

Vers 3h30, sous la protection de cette pluie de fer, trois divisions d’élite allemandes de la VIIème armée sont engagées et, malgré des pertes énormes, elles parviennent à franchir la Marne avant l’aube sur des bateaux pontons, puis sur des passerelles. À 9h, l’ennemi occupe une poche de 5 kilomètres sur 10 autour de Dormans et menace la deuxième ligne.

La stratégie de Foch était de ‘laisser passer’ les allemands dans une certaine limite, sacrifiant des premières lignes réduites et contre-attaquer par la deuxième ligne qui avait reculé sur les hauteurs de Dormans. Mais c’est une stratégie dangereuse car l’ennemi progresse dangereusement.

 

Les deux plus importantes passerelles sont installées entre Dormans et Tréloup, puis les brèches se multiplient : Soilly, Courthiézy, Jaulgonne ...  Au matin, appuyées par 700 canons, les divisions allemandes sont passées !

La jonction entre la 5ème armée du général Berthelot (3ème CA de Lebrun) et la 6ème du Général Degoutte  (38ème CA de de Mondésir) est entre Jaulgonne et Vassieux, à 3 kilomètres de part et d’autres de Dormans (Qui peut nous renseigner sur cette imprécision relative ?). Cette ‘fragilité’ a pu être un talon d’Achille dont ont su profiter les forces ennemies et on verra plus loin que la solution viendra par Foch le soir même, qui affectera la 9ème armée de de Mitry dans ce secteur avec coordination de ces deux corps d’Armée.

 

D’un côté, elles se dirigent vers Épernay, appuyées par les forces du Nord, qui, n’ayant pu atteindre Reims, sont descendues au sud. Là, nos premières positions sont enfoncées (Chaumuzy, La-Neuville-aux-Larris, Belval, l’assaillant est au contact de la seconde position. Châtillon, Orquigny sont rapidement entre leurs mains ...

De l’autre, soutenues par un feu roulant continu, elles poursuivent vers les hauteurs de Courthiézy et Chavenay, où elles ne trouvent plus que des unités largement décimées par les ravages de leur artillerie. Déferlant sur la contre-pente, elles viennent se heurter vers 11h sur la ligne St-Agnan - Chapelle Monthodon - Comblizy tenue par la 55ème brigade US et la 20ème DI. La division française qui défend la position est un temps dépassée puis reprend le dessus.

 

Bien que nos troupes soient passablement submergées, cette résistance n’est pas vaine, car la progression allemande est ralentie de façon significative.

 

C’est grâce à ce ralentissement qu’ont réussi les forces alliées que dans la journée, l'aviation française peut pilonner les ponts et les passerelles sur la Marne. Ces installations éphémères ne sont pourtant pas facile à détecter, étant à peine émergées et qui plus est, masquées par des rideaux de fumée. Mais l’aviation a compris l’enjeu que représente le passage de la Marne, et les bombardiers de l’escadre 1 et de l’escadre 12 font des prodiges à basse altitude.

 

Voici un compte rendu de la brigade de de Goÿs, à laquelle appartiennent ces escadres :

 

Les 3 passages sur les combats aériens sont extraits du site : http://20072008.free.fr  (La cavalerie dans les batailles de la Marne) qui contient de nombreux détails supplémentaires.

Merci à M. H. Maurel qui nous autorise cet emprunt.

 

" Entre 9 heures et 9 heures 35, toute l'Escadre composée de 88 Breguet protégés par les R. 239 et 240 (escadrilles de Caudron triplaces R. XI pour la protection rapprochée) part sur les objectifs indiqués.

" Entre 10 heures 15 et 11 heures, à une altitude variant de 400 à 1.200 mètres, elle lance 17.224 kilos de bombes et tire 6.500 cartouches sur les objectifs suivants : Route Dormans - Soilly. Rive nord de la Marne vers Dormans. Passerelle sur la Marne à Tréloup. Troupes passant sur les passerelles de Tréloup. Troupes passant sur une passerelle entre Reuilly et Passy-sur-Marne.

" Résultats : Pont de Courcelles à Courthiézy coupé. Un pont entre Jaulgonne et Varenne a une arche détruite.

Deux avions allemands sont abattus. Deux de nos équipages ne rentrent pas.

Tous les autres ont atterri à midi, au terrain auxiliaire de Mairy-sur-Marne où se trouve le G. B. 7. Le commandant Vuillemin signale qu'il sera prêt à reprendre l'air à 14 heures : les avions auront refait leur plein d'essence et de bombes.

L'Escadre repartira à 16 heures bombarder les ponts entre Dormans et Tréloup.

" 74 avions, protégés par les R. 239 et 240, bombardent les points fixés à 18 heures 10. Ils lancent 18.620 kilos de bombes et tirent 3.500 cartouches.

" Résultats. Un convoi allant de Dormans à Chavenay est bombardé : il est encadré par les éclatements. Une passerelle a été détruite au sud de Tréloup. A 18 heures 10, un convoi arrêté à l'entrée du village de Courcelles (30 voitures) est atteint.

Deux avions abattus ; un blessé.

Une seule remarque sur les combats : " La mitrailleuse sous le fuselage a donné d'excellents résultats. "

Pendant ce temps, les bombardiers de la brigade Féquant (62 avions) lançaient, dans les mêmes conditions, 9 tonnes de bombes sur les mêmes objectifs et détruisaient un appareil allemand.

 

Malgré un temps gris et un ciel très bas, ces passerelles sont progressivement détruites. Outre que le passage des troupes allemandes est fortement perturbé, les ravitaillements futurs seront compromis. L’aviation pilonne également avec force les colonnes d'artillerie allemande, appuyant la contre-attaque des forces alliées.

En une journée, 150 avions ont survolé Dormans et 45 tonnes de bombes seront déversées sur la Marne et ses alentours, infligeant des pertes considérables aux divisions allemandes qui ont passé la Marne ou qui s’y apprêtent. Malgré leur progression, les allemands sont surpris de cette résistance.

Deux jours plus tard, le quotidien allemand ‘Berliner Tageblatt’ écrira "Il n'y a guère de fleuve qui ait été aussi bien défendu".

 

 

Au soir, un champ de ruines et des milliers de morts

 

Au soir de cette journée, de Mézy à Troissy, tout est broyé sur une profondeur de trois à cinq kilomètres, les morts se comptent par plusieurs milliers.

 

73emeDI-W

Malgré cela, un certain nombre d’éléments a tenu :

 

- la 125ème DI au « Moulin ruiné » (vers Chartèves) ;

 

- le 33ème Colonial entre Mareuil-le-Port et les bois de Nesle-le-Repons , soutenu par le 41ème RI, arrivé en renfort dans l’urgence ;

 

- la 73ème Division, avec les 346ème, 356ème et 367ème R.I., les "loups de Bois-le-prêtre", qui stoppe l’ennemi vers Celles-les-Condé, avec le soutien des chars (502ème RCC ?), ainsi qu’à Oeuilly et le bois de Châtaigniers.

 

 

Ci-contre et ci-dessous,

les piliers gravés dans la crypte du Mémorial,

en remerciement de ces actes héroïques.

 

 

ThirdDivisionW

 

 

 

À Mézy, le 38th RI (US) compte 25 % de morts ou de blessés, à Crézancy, 45% pour le 30th, mais ils ne céderont pas. Mieux, des éléments de cette 3ème DI (US) réussissent une contre-attaque sur la vallée du Surmelin faisant 400 prisonniers.

 

 

Cet héroïsme valut à la division le surnom de "The rock of the Marne", "le roc de la Marne".

 

Voir l’historique (en anglais) de la  3rd IDUS. 

 

 

 

 

 

 

 

Dormans, au cœur de la bataille

 

À Dormans, la ville doit une fière chandelle à l’héroïsme des 125ème et 51ème D.I, du 3ème Corps d’Armée de Lebrun.

 

La 125ème, avec les 76ème, 113ème et 131ème R.I. occupait le secteur entre Courthiézy et l'ouest de Jaulgonne. (Elle sera retirée du front le 17 juillet).

La 51ème D.I., du Général Boulangé, recomposée en novembre 1916 des 33ème, 73ème et 273ème (régiment de réserve), du 25ème R.I.T. et tout récemment du 3ème Tirailleurs de marche avait pour mission de protéger Dormans, de Soilly jusqu’à Troissy. Après l’offensive de cette journée, la deuxième ligne de la 51ème (55ème brigade U.S. et 20ème D.I) livre encore une bataille acharnée sur Nesles-le-Repons, Bouquigny, Vassy.

 

De fait, le bilan est effroyable. Parmi les divisions les plus touchées, la 51ème a perdu 77 officiers et 3300 soldats, les héroïques 33ème et 73ème régiments d’infanterie sont largement décimés.

La 51ème est retirée de la fournaise le 18 juillet. Le 273ème, régiment de réserve du 73ème, presque réduit à néant, sera dissous le mois suivant.

À propos de ces régiments, un site, ou plutôt un blog vient d’être créé. Il est tout récent (juin 2007) donc il devrait s’étoffer. Découvrez-le ici.

 

 

Dans la soirée du 15, trois divisions (18ème, 73ème et 77ème) du Général de Mondésir qui venaient de Château sont mises à disposition du Corps d’Armée du Général Lebrun pour éviter que l’ennemi ne coupe la liaison entre nos 5ème et 6ème armées. La 28ème DIUS arrive peu après.

Les 4ème, 131ème et 168ème D.I., arrivées plus récemment, restent en réserve.

 

 

16 et 17 juillet, les jours d’incertitude

 

Dans la journée du 16, une contre-attaque est menée par le Général Lebrun sur les ordres de Maistre et Degoutte. Le résultat n’est pas significatif, mais émousse fort certainement l’ennemi qui s’attendait à une progression rapide.

En cours de journée, Foch prend la décision d’affecter de Mitry, commandant la 9ème armée, sur cette zone affaiblie, d’Épernay à Château, et celui-ci coordonne le commandement des 38ème (de Mondésir) et 3ème (Lebrun) Corps d’Armée.

 

Autour de Dormans même, les combats se déroulent avec les renforts arrivés la veille au soir.

Aux Coqs (en haut de Soilly), un détachement franco-américain (le 1er régiment de la 20ème D.I et un bataillon de la 55ème brigade U.S) contre-attaque, soutenu à gauche par la 73ème DI (qui relevait la 125ème) et à droite par la 18ème DI à Champaillé (au-dessus de Chavenay). Plus à droite encore, la 77ème DI, qui seule ne pourra progresser.

 

 

Bien que les allemands masquent les ponts sur la Marne par des nuages artificiels et malgré un temps plus que défavorable (bourrasques de pluie et éclairs), les bombardements alliés continuent et sont d’une efficacité redoutable, mêmes si les comptes-rendus allemands font état de 25 appareils abattus sur la région rien que pour la journée du 16 (Voir ci-dessous, Général von Hoeppner).

Aussi l'ennemi concentre-t-il ici son effort sur les passerelles. Entre Tréloup et Troissy, elles sont une vingtaine !

 

Voici le compte-rendu de cette journée du 16 par la 1ère brigade aérienne de de Goÿs.

La chasse est encore indépendante du Bombardement. L'Escadre 1 " reçoit l'ordre de se mettre en liaison étroite avec la Ve Armée et de lui donner deux Groupes de combat qui devront attaquer l'aviation ennemie et porter le combat à l'intérieur des lignes. Le troisième groupe de combat est à la disposition de la IVe Armée ".

La Chasse rencontrera " une aviation ennemie nombreuse et mordante ; de durs combats seront livrés ".

Quant à l'Escadre 12, elle " reçoit l'ordre, à 16 heures 30, d'aller attaquer à la bombe des passerelles et les ponts entre Tréloup et Dormans ". Elle était prête. A la minute même où l'ordre est donné, à 16 heures 30, " 70 avions Breguet partent sur les objectifs indiqués. Ils sont protégés par 4 avions des escadrilles R. 239 et 240 et lancent 16.943 kilos de bombes. 3.500 cartouches sont en outre tirées. Les objectifs visés sont : une passerelle au nord de Dormans, deux rassemblements au nord du bois de Condé ; trois rassemblements dans le bois sud de Chavenay et de Chairbaillet (Note de relecture : il s’agit  probablement de Champaillé) ".

Les résultats ? " Une passerelle à l'ouest de Dormans est coupée. Plusieurs bombes ont atteint les rassemblements. "

Les pertes du Bombardement sont un Caudron triplace de la R. 239, à peu près compensées par la chute d'un monoplace allemand.

Les rencontres ont été très vives et ces résultats peu importants ne donnent pas une idée suffisante de l'acharnement des rencontres. Ainsi un peloton du G.B.5 est attaqué par une patrouille de 5 monoplaces qui en laisse un dans la bagarre. 12 triplans Fokker assaillent une formation de la Br. 109 (G.B.6) qui est dégagée par 2 R. XI. Leur intervention oblige les Allemands à abandonner le combat. Le G.B.9 livre un combat sans conclusion à deux patrouilles de 10 avions Pfalz.

En deux jours, la seule Escadre 12 avait lancé 50 tonnes de bombes et abattu 5 avions. La Brigade Féquant était intervenue avec autant de réussite. Mais elle payait un lourd tribut au succès de ses initiatives. Groupés en 5 pelotons, 36 de ses appareils bombardaient les ponts de la Marne entre Tréloup et Dormans. Ils devaient livrer de violents combats et perdaient 4 équipages.

 

La 9ème brigade anglaise entre en action le 15 juillet :

" L'ennemi, dit l'ordre général, a passé la Marne entre Mézy et Verneuil, il a atteint la Chapelle-Montaudon et le bois de Bouquigny.

" Retardez les colonnes ennemies au sud de la Marne, non seulement avec vos Bombardiers, mais aussi avec vos chasseurs, en attaquant à la mitrailleuse. "

Aussi la 9e Brigade entrait, dès le 15 juillet, dans la bataille. Ses appareils volaient à 50 mètres. Elle en avait aligné 36 qui effectuèrent le bombardement des passerelles dès 8 heures 50. Elle abattit un avion allemand et rentra sans pertes. Elle travaillait donc au profit de la 6e Armée française.

Mais le lendemain, 16 juillet, la réaction allemande se manifestait avec violence. Le 51ème Wing, qui attaquait les passages de la Marne et lançait 5 tonnes de bombes, anéantissait 8 avions et 1 drachen, incendié par un chasseur, mais perdait aussi 8 appareils (4 bombardiers et 4 chasseurs).

Le 17 juillet, le 9ème Wing est mis à la disposition de la 9e Armée, mais le 18, toute la brigade revient à la 6ème. Elle effectue 35 sorties de bombardements dans des conditions exceptionnellement dures. Car si 5 avions allemands disparaissent, 10 Anglais, 5 chasseurs et 5 bombardiers, sont abattus.

La malchance persiste le lendemain. Pour un avion allemand éliminé, et 2 drachens incendiés, 6 Anglais ne reviennent pas. Mais leur volonté d'action est si merveilleuse qu'ils ont encore augmenté leurs sorties de bombardement : 50 contre 35 la veille.

 

Voici maintenant les événements vus de l’autre côté (Général von Hoeppner) :

" Le 15 juillet et les jours suivants l'ennemi concentra tous ses efforts contre les points de passage de la Marne... Des escadres opérant par vagues successives et fortes parfois de 60 appareils bombardaient les colonnes de troupes embouteillées auprès de la rivière. Plus haut dans les airs, les escadrilles de chasse se livraient de furieux combats celles de l'ennemi cherchant à couvrir ses escadres de bombardement, les nôtres attaquant avec acharnement. Le 16 juillet, 25 appareils adverses furent abattus rien qu'au-dessus de la vallée de la Marne. Malgré cela, les bombes ennemies faisaient de grands ravages.

" L'attaque de l'infanterie ne progressait pas. Nos escadres de bataille et de bombardement se sacrifiaient pour essayer de l'entraîner vers l'avant. "

 

Voici aussi http://www.stahlgewitter.com/18_07_16.htm dont voici un extrait :

Heeresgruppe Deutscher Kronprinz:

Zwischen Aisne und Marne und östlich von Château-Thierry lebhafter Artilleriekampf. In kleineren Unternehmungen und im Vorstoß über die Marne südwestlich von Jaulgonne brachen wir in die feindlichen Linien ein und brachten Gefangene zurück.

Südwestlich und östlich von Reims sind wir gestern in Teile der französischen Stellungen eingedrungen. An den Vorbereitungen für die artilleristische Kampfführung hatten Vermessungstruppen besonderen Anteil. Artillerie, Minenwerfer und Gaswerfer öffneten durch ihre vernichtende Wirkung im Verein mit Panzerwagen und Flammenwerfern der Infanterie den Weg in den Feind.

Die Armee des Generalobersten v. Böhn hat zwischen Jaulgonne und östlich von Dormans die Marne überschritten. Pioniere setzten im Morgengrauen die Sturmtruppen über den Fluß und schufen damit die Grundlage für den Erfolg des Tages. Infanterie erstürmte die steilen Hänge auf dem Südufer der Marne. Unter ihrem Schutz vollzog sich der Brückenschlag. In stetem Kampf durchstießen wir das zäh verteidigte Waldgelände der ersten feindlichen Stellung und warfen den Feind auf seine rückwärtigen Linien bei Condé-La Chapelle-Comblizy -Mareuil zurück. Auch nördlich der Marne entrissen wir Franzosen und Italienern ihre erste Stellung zwischen Ardre und Marne.

Wir standen am Abend im Kampf östlich der Linie Chatillon-Cuchery-Chaumizy.

[…]

Die Zahl der bisher eingebrachten Gefangenen beträgt mehr als 13000.

 

 

17 juillet.

Malgré tout, Ludendorff n’a pas vraiment réussi dans sa tentative de rompre le front. Malgré le franchissement de la Marne, la VIIème armée impériale n’arrive pas à progresser vers le sud et décide de concentrer son attaque en direction d'Épernay, par les vallées de la Marne et de l'Ardre.

Les combats sont d’une violence extrême sur le Chêne-la-Reine, Reuil, Tincourt, les pertes très lourdes, mais l'armée allemande est définitivement stoppée.

 

Pendant que Ludendorff s’acharne avec Épernay comme objectif, quatre divisions françaises lancent une offensive puissante autour de Dormans pour briser cette ligne.

Des éléments du 3ème CA, poursuivant l’offensive entre Dormans et Igny-le-Jard, atteignent les Maréchaux (près de Saint-Agnan), la Bourdonnerie, le Clos-Milon. Le bois de Condé et la Chapelle-Monthodon subissent de puissantes contre-attaques menées par les franco-américains. À nouveau, l’affrontement tourne à l’avantage des forces alliées et au soir, les armées allemandes ont ordre de se replier.

Un monument à la ferme de la Verdure, près de la Chapelle-Monthodon rappelle la force des combats durant ces trois jours dans ces lieux.

 

tirailleur

char

 

Tirailleurs sénégalais.

Ils payèrent un lourd tribut lors de cette bataille

 

Char Renault léger FT

 

 

La contre-offensive

 

Le 18 juillet, à 4h30, la contre-offensive démarre. C’est surtout l’offensive Mangin-Degoutte qui marque cette journée.

Sur un front de 100 kilomètres, les forces en mouvement sont impressionnantes. Des centaines de chars et d’avions, des milliers de canons et des dizaines de milliers de soldats avancent.

La progression est fulgurante sur Villers-Cotterêts, Neuilly-Saint-Front.

 

Autour de Dormans, craignant à raison d’être encerclés par les troupes Mangin-Degoutte, les allemands commencent toutefois à se replier sur la rive Nord. Cette évacuation s’opère en bon ordre et dans la discrétion la plus complète dans la nuit du 18 au 19 pour l’artillerie et la nuit suivante pour l’infanterie.

 

Malgré la poussée victorieuse, la retraite sera lente et méthodique. Les allemands ne reculent que pas à pas, notamment dans la forêt de Ris. Décidés à sauver le matériel considérable qu’ils ont stocké dans l’ancienne « poche de Château-Thierry » en vue de l’invasion de Paris, ils n’hésitent pas à brûler dépôts et villages sur leur route.

 

 

La libération

 

Le 20 juillet, la 9ème armée de de Mitry mène une attaque générale à 6 heures du matin et ne rencontre que peu de résistance.

Au soir, les allemands ont évacué la plupart des positions au sud de la Marne, et sont repoussés sur la rive droite (rive nord), où ils tentent de ralentir encore l’échéance.

La ville de Dormans est libérée ce jour-là par le 32ème RI de la 18ème division.

Douloureuse victoire toutefois, car l’offensive massive de ces 5 jours la laisse détruite à 80 %.

 

 

ruines

 

Avenue de Paris

 

RueDuCBRW

 

Rue du C.B.R.

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Près de la voie ferrée

 

Rues de Dormans en juillet 1918

 

 

 

La retraite allemande

 

 

Il reste donc quelques poches de résistance sur la rive nord, qui vont se résorber progressivement.

Jaulgonne retrouve sa liberté le 22, par l’action de la 3ème DIUS, Trélou le 24 grâce à la 73ème DI, Vincelles le lendemain, par la 18ème.

Puis Verneuil, Vandières, Châtillon, où les combats dureront jusqu’au 26. Le 27, toutes ces villes sont réoccupées par nos troupes qui continueront à remonter vers Champvoisy et Passy. Le 27 également, les allemands offrent une forte résistance voire une contre-offensive dans la forêt de Ris, autour de l’Erolle, puis lâchent prise.

 

Au soir du 27, les alliés tiennent une ligne Champvoisy, Passy-Grigny, Cuisles, La-Neuville-aux-Larris, Chaumuzy ; Le 28, c’est au tour de Sainte-Gemme et Goussancourt de recouvrer la liberté ; les Britanniques enlèvent Bligny. La cavalerie française pousse des patrouilles jusqu'à la ligne Villers-Agron, Romigny, Ville-en-Tardenois où l'ennemi résiste encore.

 

Petit à petit, les forces alliées libèrent la vallée de la Marne, reconquièrent le Tardenois.

Lors de cette contre-offensive, elles auront fait 25.000 prisonniers et se seront emparées de 600 canons et 3000 mitrailleuses.

 

 

 

- o O o –

 

 

Cette page n'est bien sûr qu'un résumé. De nombreux autres régiments ont souffert autour de Dormans pendant ces quelques jours.

 

 

Vous trouverez d'autres témoignages sur cette bataille, et aussi

 

- http://alfredhue.free.fr/journal.html: Un document, établi en juillet 1918 par un civil. Habitant Beuvardes, il a vu passer et repasser allemands, français et alliés et relate ce mois où tout pouvait basculer d’un sens ou de l’autre.

 

- Dans le Mémorial, une exposition permanente retrace les destructions que Dormans et ses environs ont subies lors des deux batailles de la Marne. Cette exposition est située dans la salle des souvenirs, au niveau de la chapelle supérieure.

 

- Une vidéo d'époque sur le site YouTube : http://www.youtube.com/watch?v=ZofaGieWrW4

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les deux batailles

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