Les deux Batailles de la Marne
La seconde bataille de la
Marne, à Dormans et dans les
environs De fin mai 1918 à début
juillet On l’a vu dans la stratégie des allemands, l’objectif est de franchir
la Marne. Aussi, dans la continuité de l’offensive du Chemin des Dames (27
mai), les allemands occupent le 30 toute la rive droite (rive Nord) de la
Marne, de Château-Thierry jusqu‘à Verneuil, constituant ainsi une poche
large de 50 km. Les premières divisions américaines, à peine arrivées depuis quelques
semaines, et les troupes sénégalaises contiennent l’avancée des allemands et
la situation se stabilise autour de cette « poche de
Château-Thierry ». Il est évident que les allemands ne vont pas laisser cette poche dans
une situation si figée, mais où vont-ils agir ? Et quand ? Or, par sa situation géographique, avec ses passages naturels vers le
sud, l’est et l’ouest, Dormans est le point de passage idéal. Dans l’attente, les forces en présence se font face. Du côté allié, le 3ème
Corps d’Armée (CA) du général Lebrun étend près de 60.000 hommes de Jaulgonne
à Vandières, épaulé par des éléments du 5ème CA (Général Pelle). Le 38ème CA du Général de
Mondésir, avec lui aussi 60.000 hommes, est entre Jaulgonne et
Château-Thierry. En face, l'ennemi présente au front 14
divisions, et autant en réserve sur la montagne de Reims et la Marne. Certaines
sont parmi les plus réputées de l'Allemagne : 1ère et 2ème
divisions de la Garde et 200ème division de chasseurs. En fait, dans un rayon de 20
kilomètres autour de Dormans, ce sont donc plus de 100.000 soldats alliés qui
font face au double de soldats allemands. Le mois de juin et le début juillet passent ainsi dans une apparente
immobilité. Immobilité quant aux résultats, ce qui
n’empêche une perpétuelle action des troupes présentes. Pour exemple, cet
extrait d’un compte-rendu du Général de Mondésir, à propos des troupes
situées entre Château et Dormans : « Les Français de la 20e D. I.,
que je gardai quelque temps à mon extrême droite, et les Américains me firent
de hardis coups de main, à la nage ou par petites barques à travers la Marne,
pour me cueillir des prisonniers, et le succès couronna plus d'une fois ces
raids audacieux. » Vous découvrirez plus de précisions
sur http://batmarn2.club.fr/38corpsa.htm Autre épisode marquant, en raison de
la personne même du combattant : Le 14 juillet, lors d’un échange
sérieux entre aéronefs au-dessus de Dormans, le Lieutenant Quentin Roosevelt, fils du Président Théodore Roosevelt, est touché et
s’abat à Chamery (5 km au nord de Champvoisy). Il sera enterré sur place par
les allemands, avec les honneurs (sa tombe sera déplacée plus tard, il reste
un monument commémoratif). - o O o - L’offensive allemande Le 15 juillet à zéro heure, les allemands passent à l’offensive.
Ludendorff a décidé que le front d’attaque s'étendrait de Jaulgonne à Vrigny
(à quelques kilomètres au sud-ouest de Reims). Sur 50 kilomètres, une grande
partie des huit mille canons disposés sur le front pilonnent nos positions
champenoises, en quelques heures, la ligne de front est un enfer de feu et de
métal. À 2h00, ce bombardement intensif atteint les maisons de Dormans. La
ville reçoit des tonnes d’obus en quelques dizaines de minutes. On parle d’un millier d’obus lors de
cette offensive éclair. Les avant-postes bordant la Marne sont cloués sur place, incapables
de réagir par le feu comme de se replier. Vers 3h30, sous la protection de cette pluie de fer, trois divisions
d’élite allemandes de la VIIème armée sont engagées et, malgré des
pertes énormes, elles parviennent à franchir la Marne avant l’aube sur des
bateaux pontons, puis sur des passerelles. À 9h, l’ennemi occupe une poche de
5 kilomètres sur 10 autour de Dormans et menace la deuxième ligne. La stratégie de Foch était de ‘laisser
passer’ les allemands dans une certaine limite, sacrifiant des premières
lignes réduites et contre-attaquer par la deuxième ligne qui avait reculé sur
les hauteurs de Dormans. Mais c’est une stratégie dangereuse car l’ennemi
progresse dangereusement. Les deux plus importantes passerelles sont installées entre Dormans
et Tréloup, puis les brèches se multiplient : Soilly, Courthiézy,
Jaulgonne ... Au matin, appuyées par
700 canons, les divisions allemandes sont passées ! La jonction entre la 5ème
armée du général Berthelot (3ème CA de Lebrun) et la 6ème
du Général Degoutte (38ème
CA de de Mondésir) est entre Jaulgonne et Vassieux, à 3 kilomètres de part et
d’autres de Dormans (Qui peut nous renseigner sur cette imprécision
relative ?). Cette ‘fragilité’ a pu être un talon d’Achille dont
ont su profiter les forces ennemies et on verra plus loin que la solution
viendra par Foch le soir même, qui affectera la 9ème armée de de
Mitry dans ce secteur avec coordination de ces deux corps d’Armée. D’un côté, elles se dirigent vers Épernay, appuyées par les forces du
Nord, qui, n’ayant pu atteindre Reims, sont descendues au sud. Là, nos
premières positions sont enfoncées (Chaumuzy, La-Neuville-aux-Larris, Belval,
l’assaillant est au contact de la seconde position. Châtillon, Orquigny sont
rapidement entre leurs mains ... De l’autre, soutenues par un feu roulant continu, elles poursuivent
vers les hauteurs de Courthiézy et Chavenay, où elles ne trouvent plus que
des unités largement décimées par les ravages de leur artillerie. Déferlant
sur la contre-pente, elles viennent se heurter vers 11h sur la ligne St-Agnan
- Chapelle Monthodon - Comblizy tenue par la 55ème brigade US et
la 20ème DI. La division française qui défend la position est un
temps dépassée puis reprend le dessus. Bien que nos troupes soient passablement submergées, cette résistance
n’est pas vaine, car la progression allemande est ralentie de façon
significative. C’est grâce à ce ralentissement qu’ont réussi les forces alliées que
dans la journée, l'aviation française peut pilonner les ponts et les
passerelles sur la Marne. Ces installations éphémères ne sont pourtant pas
facile à détecter, étant à peine émergées et qui plus est, masquées par des
rideaux de fumée. Mais l’aviation a compris l’enjeu que représente le passage
de la Marne, et les bombardiers de l’escadre 1 et de l’escadre 12 font des
prodiges à basse altitude. Voici un compte rendu de la brigade de de Goÿs, à laquelle
appartiennent ces escadres : Les 3 passages sur les combats aériens sont extraits du site : http://20072008.free.fr (La cavalerie dans les batailles de la Marne) qui contient de nombreux détails supplémentaires. Merci à M. H. Maurel qui nous autorise cet emprunt. " Entre 9 heures et 9 heures 35,
toute l'Escadre composée de 88 Breguet protégés par les R. 239 et 240
(escadrilles de Caudron triplaces R. XI pour la protection rapprochée) part
sur les objectifs indiqués. " Entre 10 heures 15 et 11
heures, à une altitude variant de 400 à 1.200 mètres, elle lance 17.224 kilos
de bombes et tire 6.500 cartouches sur les objectifs suivants : Route Dormans
- Soilly. Rive nord de la Marne vers Dormans. Passerelle sur la Marne à Tréloup.
Troupes passant sur les passerelles de Tréloup. Troupes passant sur une
passerelle entre Reuilly et Passy-sur-Marne. " Résultats : Pont de Courcelles
à Courthiézy coupé. Un pont entre Jaulgonne et Varenne a une arche détruite. Deux avions allemands sont abattus.
Deux de nos équipages ne rentrent pas. Tous les autres ont atterri à midi, au
terrain auxiliaire de Mairy-sur-Marne où se trouve le G. B. 7. Le commandant
Vuillemin signale qu'il sera prêt à reprendre l'air à 14 heures : les avions
auront refait leur plein d'essence et de bombes. L'Escadre repartira à 16 heures
bombarder les ponts entre Dormans et Tréloup. " 74 avions, protégés par les R.
239 et 240, bombardent les points fixés à 18 heures 10. Ils lancent 18.620
kilos de bombes et tirent 3.500 cartouches. " Résultats. Un convoi allant de
Dormans à Chavenay est bombardé : il est encadré par les éclatements. Une
passerelle a été détruite au sud de Tréloup. A 18 heures 10, un convoi arrêté
à l'entrée du village de Courcelles (30 voitures) est atteint. Deux avions abattus ; un blessé. Une seule remarque sur les combats :
" La mitrailleuse sous le fuselage a donné d'excellents résultats.
" Pendant ce temps, les bombardiers de
la brigade Féquant (62 avions) lançaient, dans les mêmes conditions, 9 tonnes
de bombes sur les mêmes objectifs et détruisaient un appareil allemand. Malgré un temps gris et un ciel très bas, ces passerelles sont
progressivement détruites. Outre que le passage des troupes allemandes est
fortement perturbé, les ravitaillements futurs seront compromis. L’aviation
pilonne également avec force les colonnes d'artillerie allemande, appuyant la
contre-attaque des forces alliées. En une journée, 150 avions ont survolé Dormans et 45 tonnes de bombes
seront déversées sur la Marne et ses alentours, infligeant des pertes
considérables aux divisions allemandes qui ont passé la Marne ou qui s’y
apprêtent. Malgré leur progression, les allemands sont surpris de cette
résistance. Deux jours plus tard, le quotidien
allemand ‘Berliner Tageblatt’ écrira "Il n'y a guère de fleuve qui ait
été aussi bien défendu". Au soir, un champ de
ruines et des milliers de morts Au soir de cette journée, de Mézy à Troissy, tout est broyé sur une
profondeur de trois à cinq kilomètres, les morts se comptent par plusieurs
milliers. Malgré cela, un certain nombre d’éléments a tenu : -
la 125ème DI au « Moulin ruiné » (vers Chartèves) ;
-
le 33ème Colonial entre Mareuil-le-Port et les bois de
Nesle-le-Repons , soutenu par le 41ème RI, arrivé en renfort
dans l’urgence ; -
la 73ème Division, avec les 346ème, 356ème
et 367ème R.I., les "loups de Bois-le-prêtre", qui
stoppe l’ennemi vers Celles-les-Condé, avec le soutien des chars (502ème RCC ?), ainsi
qu’à Oeuilly et le bois de Châtaigniers. Ci-contre et ci-dessous, les piliers gravés dans la crypte du
Mémorial, en remerciement de ces actes
héroïques. À
Mézy, le 38th RI (US) compte 25 % de morts ou de blessés, à
Crézancy, 45% pour le 30th, mais ils ne céderont pas. Mieux, des
éléments de cette 3ème DI (US) réussissent une contre-attaque sur
la vallée du Surmelin faisant 400 prisonniers. Cet héroïsme valut à la division le
surnom de "The rock of the Marne", "le roc de la
Marne". Voir l’historique (en anglais) de
la 3rd IDUS.
Dormans, au cœur de la
bataille À Dormans, la ville doit une fière chandelle à l’héroïsme des 125ème
et 51ème D.I, du 3ème Corps d’Armée de Lebrun. La 125ème, avec les 76ème, 113ème et
131ème R.I. occupait le secteur entre Courthiézy et l'ouest de
Jaulgonne. (Elle sera retirée du front le 17 juillet). La 51ème D.I., du Général Boulangé, recomposée en novembre
1916 des 33ème, 73ème et 273ème (régiment de
réserve), du 25ème R.I.T. et tout récemment du 3ème
Tirailleurs de marche avait pour mission de protéger Dormans, de Soilly
jusqu’à Troissy. Après l’offensive de cette journée, la deuxième ligne de la
51ème (55ème brigade U.S. et 20ème D.I) livre
encore une bataille acharnée sur Nesles-le-Repons, Bouquigny, Vassy. De fait, le bilan est effroyable. Parmi les divisions les plus
touchées, la 51ème a perdu 77 officiers et 3300 soldats, les
héroïques 33ème et 73ème régiments d’infanterie sont
largement décimés. La 51ème est retirée de la
fournaise le 18 juillet. Le 273ème, régiment de réserve du 73ème,
presque réduit à néant, sera dissous le mois suivant. À propos de ces régiments, un site, ou
plutôt un blog vient d’être créé. Il est tout récent (juin 2007) donc il
devrait s’étoffer. Découvrez-le ici. Dans
la soirée du 15, trois divisions (18ème, 73ème et 77ème)
du Général de Mondésir qui venaient de Château sont mises à disposition du
Corps d’Armée du Général Lebrun pour éviter que l’ennemi ne coupe la liaison
entre nos 5ème et 6ème armées. La 28ème DIUS
arrive peu après. Les 4ème, 131ème
et 168ème D.I., arrivées
plus récemment, restent en réserve. 16 et 17 juillet, les
jours d’incertitude Dans la journée du 16, une contre-attaque est menée par le Général
Lebrun sur les ordres de Maistre et Degoutte. Le résultat n’est pas
significatif, mais émousse fort certainement l’ennemi qui s’attendait à une
progression rapide. En cours de journée, Foch prend la décision d’affecter de Mitry,
commandant la 9ème armée, sur cette zone affaiblie, d’Épernay à
Château, et celui-ci coordonne le commandement des 38ème (de
Mondésir) et 3ème (Lebrun) Corps d’Armée. Autour de Dormans même, les combats se déroulent avec les renforts
arrivés la veille au soir. Aux Coqs (en haut de Soilly), un
détachement franco-américain (le 1er régiment de la 20ème
D.I et un bataillon de la 55ème brigade U.S) contre-attaque,
soutenu à gauche par la 73ème DI (qui relevait la 125ème)
et à droite par la 18ème DI à Champaillé (au-dessus de Chavenay).
Plus à droite encore, la 77ème DI, qui seule ne pourra progresser. Bien que les allemands masquent les ponts sur la Marne par des nuages
artificiels et malgré un temps plus que défavorable (bourrasques de pluie et
éclairs), les bombardements alliés continuent et sont d’une efficacité
redoutable, mêmes si les comptes-rendus allemands font état de 25 appareils
abattus sur la région rien que pour la journée du 16 (Voir ci-dessous,
Général von Hoeppner). Aussi l'ennemi concentre-t-il ici son effort sur les passerelles.
Entre Tréloup et Troissy, elles sont une vingtaine ! Voici le compte-rendu de cette journée du 16 par la 1ère
brigade aérienne de de Goÿs. La chasse est encore indépendante du
Bombardement. L'Escadre 1 " reçoit l'ordre de se mettre en liaison
étroite avec la Ve Armée et de lui donner deux Groupes de combat qui devront
attaquer l'aviation ennemie et porter le combat à l'intérieur des lignes. Le
troisième groupe de combat est à la disposition de la IVe Armée ". La Chasse rencontrera " une
aviation ennemie nombreuse et mordante ; de durs combats seront livrés
". Quant à l'Escadre 12, elle "
reçoit l'ordre, à 16 heures 30, d'aller attaquer à la bombe des passerelles
et les ponts entre Tréloup et Dormans ". Elle était prête. A la minute
même où l'ordre est donné, à 16 heures 30, " 70 avions Breguet partent
sur les objectifs indiqués. Ils sont protégés par 4 avions des escadrilles R.
239 et 240 et lancent 16.943 kilos de bombes. 3.500 cartouches sont en outre
tirées. Les objectifs visés sont : une passerelle au nord de Dormans, deux
rassemblements au nord du bois de Condé ; trois rassemblements dans le bois
sud de Chavenay et de Chairbaillet (Note de relecture : il s’agit probablement de Champaillé) ". Les résultats ? " Une passerelle
à l'ouest de Dormans est coupée. Plusieurs bombes ont atteint les
rassemblements. " Les pertes du Bombardement sont un
Caudron triplace de la R. 239, à peu près compensées par la chute d'un
monoplace allemand. Les rencontres ont été très vives et
ces résultats peu importants ne donnent pas une idée suffisante de
l'acharnement des rencontres. Ainsi un peloton du G.B.5 est attaqué par une
patrouille de 5 monoplaces qui en laisse un dans la bagarre. 12 triplans
Fokker assaillent une formation de la Br. 109 (G.B.6) qui est dégagée par 2
R. XI. Leur intervention oblige les Allemands à abandonner le combat. Le
G.B.9 livre un combat sans conclusion à deux patrouilles de 10 avions Pfalz. En deux jours, la seule Escadre 12
avait lancé 50 tonnes de bombes et abattu 5 avions. La Brigade Féquant était
intervenue avec autant de réussite. Mais elle payait un lourd tribut au
succès de ses initiatives. Groupés en 5 pelotons, 36 de ses appareils
bombardaient les ponts de la Marne entre Tréloup et Dormans. Ils devaient
livrer de violents combats et perdaient 4 équipages. La 9ème brigade anglaise entre en action le 15 juillet : " L'ennemi, dit l'ordre général,
a passé la Marne entre Mézy et Verneuil, il a atteint la Chapelle-Montaudon
et le bois de Bouquigny. " Retardez les colonnes ennemies
au sud de la Marne, non seulement avec vos Bombardiers, mais aussi avec vos
chasseurs, en attaquant à la mitrailleuse. " Aussi la 9e Brigade entrait, dès le 15
juillet, dans la bataille. Ses appareils volaient à 50 mètres. Elle en avait
aligné 36 qui effectuèrent le bombardement des passerelles dès 8 heures 50.
Elle abattit un avion allemand et rentra sans pertes. Elle travaillait donc
au profit de la 6e Armée française. Mais le lendemain, 16 juillet, la
réaction allemande se manifestait avec violence. Le 51ème Wing,
qui attaquait les passages de la Marne et lançait 5 tonnes de bombes,
anéantissait 8 avions et 1 drachen, incendié par un chasseur, mais perdait
aussi 8 appareils (4 bombardiers et 4 chasseurs). Le 17 juillet, le 9ème Wing
est mis à la disposition de la 9e Armée, mais le 18, toute la brigade revient
à la 6ème. Elle effectue 35 sorties de bombardements dans des
conditions exceptionnellement dures. Car si 5 avions allemands disparaissent,
10 Anglais, 5 chasseurs et 5 bombardiers, sont abattus. La malchance persiste le lendemain.
Pour un avion allemand éliminé, et 2 drachens incendiés, 6 Anglais ne reviennent
pas. Mais leur volonté d'action est si merveilleuse qu'ils ont encore
augmenté leurs sorties de bombardement : 50 contre 35 la veille. Voici maintenant les événements vus de l’autre côté (Général von
Hoeppner) : " Le 15 juillet et les jours suivants
l'ennemi concentra tous ses efforts contre les points de passage de la
Marne... Des escadres opérant par vagues successives et fortes parfois de 60
appareils bombardaient les colonnes de troupes embouteillées auprès de la
rivière. Plus haut dans les airs, les escadrilles de chasse se livraient de
furieux combats celles de l'ennemi cherchant à couvrir ses escadres de
bombardement, les nôtres attaquant avec acharnement. Le 16 juillet, 25
appareils adverses furent abattus rien qu'au-dessus de la vallée de la Marne.
Malgré cela, les bombes ennemies faisaient de grands ravages. " L'attaque de l'infanterie ne
progressait pas. Nos escadres de bataille et de bombardement se sacrifiaient
pour essayer de l'entraîner vers l'avant. " Voici aussi http://www.stahlgewitter.com/18_07_16.htm
dont voici un extrait : Heeresgruppe Deutscher Kronprinz: Zwischen Aisne und Marne und östlich
von Château-Thierry lebhafter Artilleriekampf. In kleineren Unternehmungen und im Vorstoß über die
Marne südwestlich von Jaulgonne brachen wir in die feindlichen Linien ein und
brachten Gefangene zurück. Südwestlich
und östlich von Reims sind wir gestern in Teile der französischen Stellungen
eingedrungen. An den Vorbereitungen für die artilleristische Kampfführung
hatten Vermessungstruppen besonderen Anteil. Artillerie, Minenwerfer und
Gaswerfer öffneten durch ihre vernichtende Wirkung im Verein mit Panzerwagen
und Flammenwerfern der Infanterie den Weg in den Feind. Die
Armee des Generalobersten v. Böhn hat zwischen Jaulgonne und östlich von
Dormans die Marne überschritten. Pioniere setzten im Morgengrauen die
Sturmtruppen über den Fluß und schufen damit die Grundlage für den Erfolg des
Tages. Infanterie erstürmte die steilen Hänge auf dem
Südufer der Marne. Unter ihrem Schutz vollzog sich der Brückenschlag. In
stetem Kampf durchstießen wir das zäh verteidigte Waldgelände der ersten
feindlichen Stellung und warfen den Feind auf seine rückwärtigen Linien bei
Condé-La Chapelle-Comblizy -Mareuil zurück. Auch
nördlich der Marne entrissen wir Franzosen und Italienern ihre erste Stellung
zwischen Ardre und Marne. Wir
standen am Abend im Kampf östlich der Linie Chatillon-Cuchery-Chaumizy. […] Die
Zahl der bisher eingebrachten Gefangenen beträgt mehr als 13000. 17 juillet. Malgré tout, Ludendorff n’a pas vraiment réussi dans sa tentative de
rompre le front. Malgré le franchissement de la Marne, la VIIème
armée impériale n’arrive pas à progresser vers le sud et décide de concentrer
son attaque en direction d'Épernay, par les vallées de la Marne et de
l'Ardre. Les combats sont d’une violence extrême sur le Chêne-la-Reine, Reuil,
Tincourt, les pertes très lourdes, mais l'armée allemande est définitivement
stoppée. Pendant que Ludendorff s’acharne avec Épernay comme objectif, quatre
divisions françaises lancent une offensive puissante autour de Dormans pour
briser cette ligne. Des éléments du 3ème CA, poursuivant l’offensive entre
Dormans et Igny-le-Jard, atteignent les Maréchaux (près de Saint-Agnan), la
Bourdonnerie, le Clos-Milon. Le bois de Condé et la Chapelle-Monthodon
subissent de puissantes contre-attaques menées par les franco-américains. À
nouveau, l’affrontement tourne à l’avantage des forces alliées et au soir,
les armées allemandes ont ordre de se replier. Un monument à la ferme de la Verdure,
près de la Chapelle-Monthodon rappelle la force des combats durant ces trois
jours dans ces lieux.
La contre-offensive Le 18 juillet, à 4h30, la contre-offensive démarre. C’est surtout
l’offensive Mangin-Degoutte qui marque cette journée. Sur un front de 100 kilomètres, les forces en mouvement sont
impressionnantes. Des centaines de chars et d’avions, des milliers de canons
et des dizaines de milliers de soldats avancent. La progression est fulgurante sur Villers-Cotterêts,
Neuilly-Saint-Front. Autour de Dormans, craignant à raison d’être encerclés par les
troupes Mangin-Degoutte, les allemands commencent toutefois à se replier sur
la rive Nord. Cette évacuation s’opère en bon ordre et dans la discrétion la
plus complète dans la nuit du 18 au 19 pour l’artillerie et la nuit suivante
pour l’infanterie. Malgré la poussée victorieuse, la retraite sera lente et méthodique.
Les allemands ne reculent que pas à pas, notamment dans la forêt de Ris.
Décidés à sauver le matériel considérable qu’ils ont stocké dans l’ancienne
« poche de Château-Thierry » en vue de l’invasion de Paris, ils
n’hésitent pas à brûler dépôts et villages sur leur route. La libération Le 20 juillet, la 9ème armée de de Mitry mène une attaque
générale à 6 heures du matin et ne rencontre que peu de résistance. Au soir, les allemands ont évacué la plupart des positions au sud de la
Marne, et sont repoussés sur la rive droite (rive nord), où ils tentent de
ralentir encore l’échéance. La ville de Dormans est libérée ce jour-là par le 32ème RI
de la 18ème division. Douloureuse victoire toutefois, car l’offensive massive de ces 5 jours
la laisse détruite à 80 %.
Rues de Dormans en juillet 1918 La retraite allemande Il reste donc quelques poches de résistance sur la rive nord, qui
vont se résorber progressivement. Jaulgonne retrouve sa liberté le 22, par l’action de la 3ème
DIUS, Trélou le 24 grâce à la 73ème DI, Vincelles le lendemain,
par la 18ème. Puis Verneuil, Vandières, Châtillon, où les combats dureront jusqu’au
26. Le 27, toutes ces villes sont réoccupées par nos troupes qui continueront
à remonter vers Champvoisy et Passy. Le 27 également, les allemands offrent
une forte résistance voire une contre-offensive dans la forêt de Ris, autour
de l’Erolle, puis lâchent prise. Au soir du 27, les alliés tiennent une ligne Champvoisy,
Passy-Grigny, Cuisles, La-Neuville-aux-Larris, Chaumuzy ; Le 28, c’est au
tour de Sainte-Gemme et Goussancourt de recouvrer la liberté ; les
Britanniques enlèvent Bligny. La cavalerie française pousse des patrouilles
jusqu'à la ligne Villers-Agron, Romigny, Ville-en-Tardenois où l'ennemi
résiste encore. Petit à petit, les forces alliées libèrent la vallée de la Marne,
reconquièrent le Tardenois. Lors de cette contre-offensive, elles auront fait 25.000 prisonniers et
se seront emparées de 600 canons et 3000 mitrailleuses. - o O o – Cette page n'est bien sûr qu'un résumé. De nombreux autres régiments
ont souffert autour de Dormans pendant ces quelques jours. Vous trouverez d'autres témoignages sur cette bataille, et aussi - http://alfredhue.free.fr/journal.html:
Un document, établi en juillet 1918 par un civil. Habitant Beuvardes, il a vu
passer et repasser allemands, français et alliés et relate ce mois où
tout pouvait basculer d’un sens ou de l’autre. - Dans le
Mémorial, une exposition permanente
retrace les destructions que Dormans et ses environs ont subies lors des deux
batailles de la Marne. Cette exposition est située dans la salle des
souvenirs, au niveau de la chapelle supérieure. - Une vidéo
d'époque sur le site YouTube : http://www.youtube.com/watch?v=ZofaGieWrW4 |
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