Mémorial Dormans

le rempart contre l’oubli, sur Internet

1914  >>  1918  >>  1945  >>  2009

 

 

CEUX QUI SONT TOMBÉS À DORMANS

 

CEUX DU MÉMORIAL, QUI SONT-ILS ?

 

 

Nous savons aujourd’hui avec certitude que tous ces soldats qui reposent au Mémorial sont tombés aux environs de Suippes. Cette page restera cependant dans le chapitre ‘ceux qui sont tombés à Dormans’, le but principal étant d’abord un hommage, quel que soit le lieu de leur sacrifice.

 

 

Au départ de nos recherches, une simple plaque

 

À l’entrée de l’ossuaire, une plaque en marbre indique

11 soldats identifiés et 1500 inconnus.

 

 

Nous avons rapidement découvert que cette plaque comportait des erreurs. Nous avons commencé des recherches, et, au fil du temps, des informations nouvelles sont apparues.

Mais il subsiste encore beaucoup de questions,  ...

 

 

 

SOMMAIRE de cette page

 

·                      Nos recherches sur les ‘onze de l’ossuaire’ 1

·                      Quelques précisions sur ces recherches  1

·                      'Jean BUSSAC’  ou  ‘Jean, de Tulle 2'?

·                      Pourquoi ces soldats sont-ils à Dormans ?  2

·                      Et les ‘1500’ anonymes ?  2

 

 

 

Nos recherches sur les ‘onze de l’ossuaire

 

Sur la plaque de l’ossuaire, il y avait bien ces noms gravés... mais c’est tout.

 

En fait, ces soldats étaient tous une énigme, plus personne ne savait, même chez ‘les anciens’, qui les avait déposés là, quand, pourquoi ?... La réponse était généralement ‘Ils sont tombés lors des combats de juillet 1918 autour de Dormans‘.

Jusqu’à ce que nous nous penchions sérieusement sur Internet. Les premières informations nous surprirent, nous avons approfondi notre enquête,

 

Nous avons commencé par interroger méthodiquement le site ‘Mémoire des hommes’ (Mdh, lien direct vers la recherche ici) sur les orthographes les plus larges possibles (cela faisait des centaines de fiches).

 

Nous n’avons retenu que ceux déclarés morts dans la Marne ou proche.

Nous avons recherché sur l’ensemble des prénoms de chacun et retenu les soldats qui contenaient le prénom, quelque soit son rang.

Le recoupement sur les sites Sépultures de Guerre (Sdg) et Mémorial Genweb (Mgw) ne nous a pas apporté d’information supplémentaire, de même que nos autres recherches sur le Net, Google en premier,

 

Nous nous sommes retrouvés avec quelques cas simples,

... et avec pas mal de possibilités pour les autres !

Puis nous avons éliminé, recoupé sur les parcours, fait des hypothèses, voici la synthèse.

Aujourd’hui, dix sont considérés identifiés.

 

 

Nom

Grade

Régiment

Date de décès

Lieu de décès

Précisions

Conclusion

BUSSAC Marcellin Pierre

Soldat

21ème RI

23/03/1915

Mesnil-les-Hurlus

Venait du 174ème RI,

identifié

CHAFFREY Gabriel

Sergent

8ème RIC

28/12/1914

Massiges

Était porté disparu.

Identifié

COLSON Pierre Victor

Sergent

120ème RI

28/02/1915

Mesnil-les-Hurlus

Autre éventualité (154ème RI) mais ...

Identifié

DESSEAUX Pierre

2è cl.

11ème RI

16/02/1915

Perthes-les-Hurlus

 

Identifié

HOYAUX Amédée

Caporal

130ème RI

29/09/1915

St Soupplet

Combat du 24/09,

Identifié

LANDUYT François

2è cl.

153ème RI

26/09/1915

Maison de Champ.

Nom erroné sur la plaque ainsi que le régiment sur Sdg.

Identifié

TATINCLAUX François

Soldat

33ème RI

16/02/1915

Mesnil-les-Hurlus

Était porté disparu,

Identifié

RIVALAN Maurice Émile

Soldat

93ème RI

25/09/1915

Mesnil-les-Hurlus

93è RI ou ?...

Identifié

PEGUILLAN Léonce

Soldat

53ème RI

27/03/1915

Mesnil-les-Hurlus

Nom erroné sur la plaque.

Identifié

MÉTAYER Louis

2è cl.

117ème RI

06/10/1915

Saint-Hilaire-le-G.

Autres possibles : 94è RI, 1er RTM, 317è RI) mais ...

Identifié

BUSSAC Jean

 

?

 

 

Le nom est erroné.

Non identifié

 

 

Et oui, plusieurs noms sont erronés, mais surtout, aucun de ces onze n’est tombé à Dormans, contrairement à ce qu’on croyait depuis de nombreuses années.

 

 

 

Quelques précisions sur ces recherches

 

 

§      Aujourd’hui, sept sont identifiés avec certitude :

 

Amédée HOYAUX, François TATINCLAUX,

Pierre DESSEAUX, Marcellin BUSSAC

et Gabriel CHAFFREY ont des fiches fiables et uniques.

 

François LANDUYT et Léonce PEGUILLAN également, malgré une orthographe erronée à l’origine.

 

 

§      Trois peuvent être considérés comme identifiés :

 

Louis MÉTAYER

 

Sur ‘Mémoire des Hommes’, ils sont 30 à s’appeler ainsi ! Après éliminations, ils sont encore onze à pouvoir correspondre, mais lequel est à Dormans ?

 

Est-ce Louis Marie, du 117ème RI qui meurt à Saint-Hilaire le 6 octobre, comme l’indique le service des Sépultures de Guerre, à Metz (Sdg).

Mais pourquoi Sdg indique-t-il tombé à Saint-Hilaire sur son document Internet et au Mesnil sur son document manuscrit ?

 

Ou est-ce  Louis René du régiment de réserve, le 317ème, tombé au même endroit le même jour ?

Ou Louis Gabriel, même jour encore, à 5 kms de là ?

Et ce soldat du 77ème RI, mort à Prosnes le 26 septembre 1914, était-ce Louis Jean Marie MÉTAYER ou Pierre Louis Maurice MÉTAYER ?

Ou bien encore, est-ce un des six autres ?

 

Nom

Grade

Régiment

Date de décès

Lieu de décès

Précisions

MÉTAYER Achille Louis

 

28ème RI

14/09/1914

Loivre

 

MÉTAYER Jean Louis Marie

 

94ème RI

26/04/1915

La Harazée

 

MÉTAYER Léandre Louis

 

49ème RI

22/12/1917

Somme-Suippe

NN S-Suippe

MÉTAYER Louis Alfred

 

111è RAL

30/09/1918

En Champagne

NN La Crouée 2624

MÉTAYER Louis J-Marie

 

77ème RI

26/09/1914

Prosnes

 

MÉTAYER Louis Gabriel

 

1er RTM

06/10/1915

Souain

NN Suippes 2606

MÉTAYER Louis Léon

 

307ème RI

05/08/1918

Mont-N-Dame

 

MÉTAYER Louis Marie F.

2è cl.

117ème RI

06/10/1915

Saint-Hilaire-le-G.

NN Dormans 

MÉTAYER Louis Prosper

 

409ème RI

09/05/1917

Cauroy

NN Cormicy 253

MÉTAYER Louis René

 

317ème RI

06/10/1915

Saint-Hilaire-le-G.

NN Jonchery 649 ?

MÉTAYER Pierre Louis M.

 

77ème RI

26/09/1914

Prosnes

 

 

Sans raison objective d’étayer une hypothèse plus qu’une autre, nous considérons l’identification de SDG correcte.

 

Maurice RIVALAN

 

Deux hypothèses, et là les deux peuvent correspondre

 

RIVALAN Maurice Émile

Soldat

93ème RI

25/09/1915

Mesnil-les-Hurlus

D56. Acte D. en janv. 1921

RIVALAN Maurice Pierre

2è cl.

7ème RCC

03/09/1914

Arcis-le-Ponsart

D14/27.Acte D. en sept. 1920

 

- Le premier est déclaré sur SdG comme inhumé à Dormans. L’hypothèse est possible puisque deux autres, morts au Mesnil ou aux environs, à une date proche, ont été ramenés à Dormans (HOYAUX, LANDUYT).

- Le deuxième est décédé à Arcis-le-Ponsart le 3 septembre 1914, et le lendemain, le 7ème RCC faisait route de Arcis-le-Ponsart à Corrobert (lire http://www.7rch.org/article.php3?id_article=14)  ... Et Dormans était sur la parfaite ligne droite.

 

Le service des Sépultures de Guerre de Metz, contacté par mail, est affirmatif : Maurice Émile RIVALAN a été transféré du Mesnil à Dormans le 20/02/1932. Mais ce service ne possède pas de précision supplémentaire sur l’origine de cette information.

 

Dans l’attente, nous nous en tenons à cette information de SdG, qui est la plus officielle.

 

Pierre COLSON

 

Cinq Pierre COLSON sur Mdh, mais deux seulement peuvent correspondre.

 

COLSON Pierre Victor

 

120ème RI

28/02/1915

Mesnil-les-Hurlus

NN Dormans 

COLSON Pierre Victor

 

154ème RI

02/07/1915

La Harazée

déclaré disparu en 1920

 

Dans cette année tragique sur les Monts de Champagne, les exemples d’erreur d’identification furent nombreux.

Rien ne nous pousse à envisager une erreur, nous restons donc sur l’identification retenue par Sdg (la 1ère ligne), tout en gardant trace de cette homonymie.

 

 

§      Un seul d’entre eux n’est pas du tout identifié :

 

Jean BUSSAC 

 

 

« Jean BUSSAC »  ou  « Jean, de Tulle » ?

 

 

À l’origine, sur la plaque du Mémorial est gravé

 

 Jean BUSSAC  

 

Trois soldats portent ce nom sur MdH, mais ce n’est aucun d’entre eux : L’un est mort en Meurthe-et-Moselle, l’autre en Serbie, l’autre à son domicile. Pas d’orthographes voisines non plus.

Aucun non plus sur Sdg, il est à supposer que le nom est erroné.

 

30 août 2007 :

Cette supposition est confirmée par un document du service des sépultures de guerre, à Metz : Le nom ‘BUSSAC’ n’y est pas !

Ce nom est apparu sans explication, on peut supposer par recopie du nom directement au-dessus (Marcellin BUSSAC).

 

Le document d’origine ne comporte que :

             le prénom,                                   Jean,

le lieu de recrutement,                    Tulle, 

le numéro de recrutement au corps,       17311.

 

Son lieu de décès est ‘le bois Hébrard’, entre Perthes-les-Hurlus et Mesnil-les-Hurlus

Ce sont les seuls éléments qui vont nous servir dans notre recherche sur celui que nous appelons dorénavant

 

Jean, de Tulle.

 

Jean, du recrutement de Tulle, et au numéro de recrutement au corps 17311

 

C’est rechercher une aiguille dans une meule de foin avec si peu d’indications, mais ce serait vraiment un bel hommage que de pouvoir redonner un nom à cet inconnu !

 

 

 

Les bonnes volontés sont les bienvenues et elles existent : lire ici.

Mais en ce 11 novembre 2009, toujours pas de réponse.

On continue.

 

 

Pourquoi ces onze sont à Dormans ?

 

La plupart sont décédés aux environs de Suippes : Mesnil-les-Hurlus, Saint-Soupplet, Saint-Hilaire, Souain, Massiges, ...

Pourquoi les avoir ramenés à 60 kilomètres de là ?

 

Des hypothèses :

 

-         la plus habituelle : transférés pour cause de nécropoles saturées sur le front. Cela ne semble pas une raison valable, ici, puisque les transferts ont été faits, dans certains cas, à l’unité.

-         Ils ne seraient pas décédés sur place, mais auraient été transportés vers les hôpitaux ou ambulances en retrait du front.

-         Il aurait été décidé un temps de ramener les morts vers l’arrière, soit pour que les survivants ne voient l’ampleur, soit dans le cadre d’une logistique des armées.

-         Trois d’entre eux, au moins, étaient portés disparus. Peut-être y avait-il un service chargé de ‘récupérer’ les corps après les combats.

 

Nous n’avons pas les réponses ... pour le moment.

 

À suivre...

 

 

Et les ‘1500’ anonymes ?

 

Combien sont-ils réellement ?

 

La question pourrait paraître saugrenue, puisqu’il est inscrit ‘environ 1500 inconnus’ sur la plaque.

En réalité, même si cela ne fait pas une grande différence, ils sont 1349, d’après un document du service des sépultures de Guerre qui nous l’a aimablement communiqué.

Ils sont regroupés dans 130 cercueils, dans la salle qui est sous nos pas, à l’entrée de l’ossuaire.

 

 

 

Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ?

 

À ce jour, nous n’avons aucune information. Il est fort probable qu’ils restent définitivement anonymes

 

 

Sont-ils arrivés ensemble ?

 

Ce même document semble indiquer qu’il y a eu deux mouvements : un de 1320 puis un autre, avec 29 corps. À confirmer.

Venaient-ils principalement de la région de Suippes, eux aussi ?

Quand sont-ils arrivés ici ? Comment ?

 

En fonction de ce qu’on vient de lire pour ‘les onze’ ci-dessus, il est possible que ces 1349 inconnus aient été ramenés du front de Champagne (Front entre Reims et Massiges).

Y avait-il de tels transports organisés ?

 

Une autre information, verbale, indique que ce sont les combattants de la deuxième bataille de la Marne (juillet 1918), trouvés autour de Dormans sans qu’il fût possible de les identifier.

Au regard du nombre de disparus qu’il y eut en juillet 1918, c’est tout à fait possible aussi.

La réponse pourrait se trouver aux archives du Mémorial, ou à celles de la Mairie ... ou sur les forums spécialisés du Web.

 

À suivre, là aussi ... 

 

 

Où vont-ils ?

 

La question est-elle incongrue ? Peut-être pas vraiment.

 

Car ces 1349 inconnus sont 1349 oubliés ! Soyons honnêtes, une gerbe est déposée chaque année comme hommage du président de la République.

Mais pour eux, ignorés du registre des Nécropoles Nationales, pas de sépulture nationale, pas d’entretien de leur sépulture.

 

Dans la Marne, 250.000 tombes sont entretenues par l’État (et par décret). Ça n’a jamais été le cas pour ceux de l’Ossuaire de Dormans.

 

Il y a quelques années, il a fallu refaire les cercueils.

Pour cela, quelques bénévoles se sont ‘débrouillés’.

 

Dans dix ans, y aura-t-il encore des bénévoles pour perpétuer cet hommage ?

 

 

 

 

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