Mémorial Dormans

Le rempart contre l’oubli, sur Internet

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TABLEAU d’HONNEUR

 

 

 

Lucien DEJEAN

 

 

Lucien DEJEAN finira la Grande guerre au 356ème RI, au nord de Suippes. Il aura la chance de survivre, malgré une grave blessure un mois avant l’armistice.

 

Vous trouverez ci-dessous un aperçu de son parcours. Nous avons peu d’informations sur son passage dans la région de Dormans, en juillet 1918, hormis le JMO, page 40 et suivantes.

Nous avons par contre une intéressante série de documents qui datent d’octobre de la même année. Ces fiches manuscrites sont des témoins presque heure par heure de son engagement sur la crête d’Orfeuil, là où il fut blessé.

 

Un grand merci à sa petite-fille Laurence pour nous avoir permis de les photographier et de les publier ici.

 

 

 

 

 

Antérieurement au conflit

 

 

 

 

Lucien Bernard[1] DEJEAN est né le 1er septembre 1882, à Vert (40), fils de Jean Dejean et de Marguerite Barsacq. Il résidait à Luglon (40).

 

 

Il effectue son service au 34ème RI (Régiment d’Infanterie) du 14-11-1903 au 18-9-1904. Classe 1902, matricule 481, matricule au corps 4337.

 

Renonce à la dispense qui lui était proposée (frère au service) et est réaffecté le 2-11-1904.

Sergent le 28-10-1907.

 

Incorporé à la 4ème compagnie des fusiliers de discipline le 29 juillet 1908 puis à la section spéciale de transition du 112ème RI le 01-10-1910. Pendant toute cette période, il sera affecté en Algérie.

Ces affectations font penser à une sanction (il est aux Bat’ d’Af’, les bataillons d’Afrique). Mais c’est peu probable, au vu du parcours qui suivra.

 

C’est bien sûr en uniforme qu’il pose pour la photo, lorsqu’il épouse Camille KARKOUSSE le 5 juillet 1910.

 

Adjudant au 163ème RI le 25-10-1913,

 

 

 

 

 

 

 

1914 - 1918

 

 

1914

 

Adjudant-chef en campagne le 6-9-1914.

Sous-lieutenant à titre temporaire (TT) le 20-9-1914[2].

 

 

1915

 

Deux blessures lors de la campagne d’Argonne.

Une première à la tête au bois de Mortmare[3] (55) le 16 février puis à la cuisse à Flirey (55) le 20 juin. Convalescence jusqu’au 13 septembre de la même année.

 

Mortmare :

Le 5 avril 1915, le député Georges CHAIGNE, ami de Clémenceau, est tué au bois de Mortmare.

Le 19 Avril 1915, une compagnie (250 hommes) du 63ème RI refuse de monter à l’assaut du bois de Mortmare. 4 soldats sont fusillés pour l’exemple le lendemain.

 

 

Croix de Guerre[4], cité à l’ordre du régiment au 163ème RI le 9-10-1916, pour ses actions des 3-9-1914 (Rambervillers, 88), 27 ou 28-9-1914 (Montsec[5], 55), 14 ou 15-12-1914 (Lombartzidje, Be.) et 16-2-1915.

 

Probablement Lucien passe-t-il du 163ème RI au 173ème entre mars 1915 et août 1916.

 

1916

 

Une 3ème blessure à la côte 304 (Verdun, 55) le 15 août (au maxillaire) l’éloigne à nouveau du front. Convalescence jusqu’au 7 novembre.

Cité au 173ème RI, à l’ordre de la 252ème brigade, le 7-9-1916 avec attribution de la Croix de Guerre avec étoile de bronze.

 

 

1917

 

Lieutenant à TT le 11-8-1917, à titre définitif le 12-10-1917.

 

 

1918

 

Juillet 1918.

Lucien appartient au 356ème RI (73ème DI). Le 15-7-1918, le 356è RI participe à la deuxième bataille de la Marne dans des combats aux environs de Dormans.

 

Certains documents indiquent que le 356ème se trouve alors vers Oeuilly et le bois des châtaigniers (à l’est de Dormans) mais ils sont en réalité vers le Surmelin (Saint-Agnan et Celles-les-Condé) donc au sud-ouest de Dormans.

 

 

Septembre / Octobre 1918.

 

Lucien appartient au 356ème RI, 22ème Compagnie, lorsque celui-ci est engagé le 25 septembre dans les combats sur Tahure (51) puis Orfeuil (08).

 

 

 

Orfeuil, du 4 au 8 octobre 1918

 

 

 

Les combats de la crête d’Orfeuil font suite à ceux de Tahure, distant de moins de 10 km. 32 régiments français y participent.

Lors de ces combats, les échanges de messages manuscrits entre Lucien DEJEAN et son capitaine sont nombreux.

 

Documents manuscrits :

 

4 octobre

5 octobre

5 octobre

6 octobre

7 octobre

 

 

 

 

 

9h 15

matin

16h 50

12h 00

17h 30

 

7h 10

 

 

20h 45

 

 

Après-midi

14h 10

21h 50

 

12h 10

Plan

 

 

 

12h 25

 

16h 15

8 octobre

 

12h 50

Soir

 

 

 

 

soirée

 

12h 30

 

13h 25

 

 

 

 

13h 35

 

 

9 octobre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

matin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors qu’il est proposé pour le grade de capitaine le 5-10-1918, il est blessé le 8-10-1918. C’est la quatrième fois, mais là c’est suffisamment grave pour qu’il soit emmené à l’arrière. La guerre est finie pour lui, il sera soigné puis restera en convalescence jusqu’au 4-8-1919.

 

 

 

Post-conflit

 

 

 

 

 

 

 

Inscrit au tableau spécial de la Légion d’Honneur[6], nommé au grade de chevalier le 11-5-1919 (JO du 1-8-1919) avec attribution de la Croix de Guerre avec palme.

 

Médaille de la Victoire (interalliée) le 9-4-1920.

 

Proposé pour le grade de capitaine au dépôt du 163ème RI (CHR) en 1920.

 

 

Il prend sa retraite le 1er novembre 1934, alors au 5ème régiment de tirailleurs à Maison Carrée (photo ci-contre).

 

Officier de la Légion d’Honneur le 14-7-1936.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Compléments sur les combats d’Orfeuil, octobre 1918

 

 

 

 

Un article de L’UNION, quotidien régional, d’octobre 2008

http://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/190625/Octobre_1918___faire_sauter_le___verrou_d_Orfeuil

 

Octobre 1918 : faire sauter le « verrou d'Orfeuil »

 

 Le cimetière militaire d'Orfeuil : en une semaine, les combats auront fait plus de 450 morts.

 

Il y a 90 ans, la crête d'Orfeuil, verrou du secteur pour les Allemands, a été le théâtre de violents combats. Jean-Luc Arnould, amateur d'histoire locale, en a tiré un « carnet de bord ». Extraits.

«En Champagne Pouilleuse, dans le secteur de Sommepy-Aure, la ligne de front n'avait pratiquement plus bougé depuis septembre 1915.

Lors de l'offensive du 26 septembre 1918, les armées alliées (dont les Américains qui luttaient au Blanc Mont) vont enfin réussir à franchir les tranchées allemandes et à commencer la reconquête du territoire occupé.

Au cours de cette action, les Français des 43e et 167e divisions tentèrent bien d'emporter dans leur élan la crête d'Orfeuil mais la résistance acharnée des troupes allemandes, solidement retranchées, va les contraindre à y renoncer temporairement.

Il va falloir une semaine de durs combats pour parvenir à prendre cette hauteur que les Allemands considéraient comme le verrou de ce secteur.

En effet, Orfeuil constitue la dernière position organisée avant l'Aisne.

Pour preuve, le 4 octobre au matin, Orfeuil était encore solidement tenu par l'ennemi alors que les Américains étaient déjà à 500 m de Saint-Etienne […]

Le front de ces divisions ne dépasse guère 5 km de longueur et s'étend depuis la gauche de la route nationale jusque peu après le blockhaus qui se trouve encore de nos jours au bord de la route de Liry.

Un champ de tir idéal

Cette zone du point culminant de la crête était appelée par les Français « le Signal détruit » alors que la hauteur située à 800 m de l'entrée du village, côté Semide était dénommée « le Pylône ».

Le terrain est constitué de champs entre lesquels se trouvent de nombreuses petites parcelles boisées, sauf devant le village où la pente qui y monte, quasi vierge de végétation sur plusieurs centaines de mètres, procure aux mitrailleuses des défenseurs un champ de tir idéal. […] Des lignes de tranchées quasi ininterrompues ont été creusées aussi bien au nord qu'au sud de la route. Certains secteurs de ces tranchées sont précédés de réseaux de barbelés. De nombreux blockhaus ont été construits sur toute la crête. […]

Un mardi sanglant

Le mardi 8 octobre, jour de bataille intense, le brouillard est présent dès le lever du jour et va subsister tout le matin. […]

La 73e division, appuyée par un bataillon des chars légers, doit attaquer une heure avant la 124e et elle recevra l'aide de l'artillerie de cette dernière, en particulier sur le secteur du 356° où les tanks ne peuvent intervenir en raison de la configuration du terrain (ravins).

La préparation d'artillerie débutera 5 minutes avant l'attaque d'infanterie.

Elle utilisera des obus explosifs et fumigènes (pour dissimuler à l'ennemi la présence des chars) […]

En ce jeudi 10 octobre, le verrou d'Orfeuil vient d'être forcé après une semaine de rudes combats et le brouillard du matin a laissé place à une belle journée ensoleillée. L'avance vers l'Aisne peut commencer. »

Pour plus de renseignements, contacter : arnould.jeanluc@wanadoo.fr

 

 

 

1436 soldats français et 3088 allemands reposent aux cimetières d’Orfeuil ; monument.

Le 8-10, au bois du coq à l’ouest d’Orfeuil, meurt Alain de GOUÉ, historien, sergent au 356ème. Également le sergent René FAVROT (Voir document de sa main), auprès de Lucien DEJEAN.

 

 

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[1] Lucien est le prénom d’usage.

[2] Régularisé le 3-04-1917.

[3] Mortmare ou Mort-mare, bois à 3 km au nord de Flirey (55).

[4] Pour les différentes médailles, quelques informations supplémentaires sont sur ce site : http://orkide.club.fr/uniforme-medaille.htm#

[5] Près du saillant de Saint-Mihiel.