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Mémorial Dormans

Le rempart contre l’oubli, sur Internet

1914  >>  1918  >>  1945  >>  2009 >>  2016

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TABLEAU d’HONNEUR

 

 

 

Paul DUCRET, chasseur au 20ème BCP

 

Un grand merci à son neveu pour nous avoir fourni les photos

 et nous permettre cette publication ;

dernière mise à jour : 3 mars 2016.

 

 

 

Description : Description : DUCRETPortrait2W 

Avant le conflit

 

 

 

Paul DUCRET est né le 28 mai 1896 à Lunéville (54).

Il vient donc d’avoir 18 ans lorsqu’il répond à l’appel de mobilisation, en rejoignant le 20ème Bataillon de Chasseurs à Pied (BCP) stationné à Baccarat.

 

 

 

 

1914 - 1918

 

 

Cliquez sur les images pour les agrandir

Description : Description : DUCRETGroupe2W

 

Nous ne savons pas si Paul DUCRET a fait toute la guerre au 20ème BCP. Voici toutefois les grandes dates du parcours de ce bataillon :

 

1914 : les Vosges, la 1ère bataille de la Marne

En octobre 1914, combats de l’Artois où le bataillon reste presque sans interruption jusque mars 1916.

1916 : Verdun, Champagne et la Somme.

1917 : L’Aisne (Chemin des dames, la Malmaison.

1918 : Les Vosges, la batille de l’Aisne, Champagne et Ardennes.

 

Photo de la 10ème escouade.

Paul est debout, le 1er à gauche.

 

 

 

La Bataille de l’Aisne

 

Sur la bataille de l’Aisne, vous pourrez en savoir plus sur le site Wikipédia, ici

Sur les liens avec la bataille de la Marne, lire ici

 

Le 27 mai 1918, Luddendorf lance l’offensive Blücher.

Dans le secteur du ‘Chemin des dames’. 44 divisions appuyées par 4600 pièces d’artillerie désorganisent l’alliance franco-anglaise et l’ennemi progresse très rapidement. Lorsque le lendemain, les américains interviennent, les allemands envisagent déjà Paris. Pendant 5 jours, la Marne est menacée à Château-Thierry et au sud de la forêt de Ris ainsi que vers le plateau d’Anthenay, entre Dormans et Reims. 

 

Au 4 juin, l’offensive allemande s’essouffle. Il faut dire que les pertes sont grandes : Plus de 100.000 h sont hors de combat de chaque côté, tués, blessés ou disparus.

 

Le journal de marche et d’Opérations du 20ème BCP nous en apprend plus sur ces quelques jours.

 

 

 

 

Le 20è BCP surpris

 

 

Synthèse du Journal de Marche et d'Opérations.

 

Description : Description : Parcours20èBCP2

Le 25 mai 1918, le bataillon débarquait à Olizy-Violaines et à Jonquery, entre Dormans et Reims. Il y restera jusqu'au 27 mai.

 

 

Le 27 au matin, il s'apprête à partir pour Jonchery-sur-Vesles et Fismes, à 15 km au nord. 

Mais entre 11h et 14h, il est immédiatement en contact avec l'ennemi.

 

 

 

Dès lors (page 55 du JMO en date du 27 mai) : "le bataillon se trouve divisé en deux tronçons ... jusqu'à la fin du mouvement [30 mai], le bataillon sera divisé en plusieurs détachements qui ne se regrouperont que dans la nuit du 30 au 31 ... »

 

À partir de là, le JMO laisse apparaître un manque de coordination (bien compréhensible). Les combats, décrits de manière détaillée (pages 56 à 58 du JMO en date du 28 mai), montrent cette dispersion : 

 

Le 28, des éléments épars sont vers Ville-Savoye (entre Fismes et Chéry-Chartreuve) et certains retraitent vers le sud. Face à des ordres parfois contradictoires, le bataillon fait front heure par heure.

 

Ce jour-là, Paul a 22 ans.

Il est peu probable qu’il ait le temps de fêter ce jour anniversaire.

 

Le 28 au soir, d’autres chasseurs sont encore plus au sud : bois de Rognac (entre Coulonges et Goussancourt), et aussi bois de Reims (entre Goussancourt et l'abbaye d'Igny). 

 

Le 29 au matin (pages 59 et 60), certains sont pris à partie vers Cierges et Courmont. À 16h30, des combats se déroulent à la ferme de la Villardelle, 1 km au sud de Courmont.

 

Cliquez sur la carte pour une vue plus détaille de la zone encadrée.

 

Le 20ème BCP se retrouve isolé et il est probable que Paul DUCRET ait été touché à ce moment-là. Voici ce que dit en substance le JMO :

 

À 19h30, repli des 1ère et 4ème compagnies sur Trélou et sur Dormans à 23h. La 2ème compagnie est alors sur Aougny, tandis que la compagnie de mitrailleuse n°1 est sur Villers-Agron, les n°2, 3 et 5 sont sur la croupe de Vendôme (entre Goussancourt et Vézilly).

Là, il serait utile de connaître la compagnie de Paul DUCRET pour pouvoir préciser son parcours.

 

En tout état de cause, on voit que les combats ont été multiples, décousus, et surtout dévastateurs pour le 20ème BCP :

-         JMO du 30 mai, page 63 : "Quatre jours pendant lesquels le bataillon n'a pu être réuni ... les pertes atteignent 40% de l'effectif".

-         Page 64, les chiffres sont plus précis : "du 27 au 31 mai, 19 tués, 116 blessés et 162 disparus".

 

 

 

Qu’est devenu Paul DUCRET ?

 

 

On voit que plus de la moitié des pertes sont des hommes disparus et la prise en charge des blessés a probablement été chaotique, vu la désorganisation annoncée.

 

Cela tend à supposer que Paul DUCRET est lui aussi porté disparu.

Si les soldats étaient retrouvés, ils étaient généralement inhumés sur place ou regroupés dans un cimetière communal puis quelques mois après, regroupés dans une nécropole nationale. C'est probablement le cas pour un frère de bataillon, Pierre GUERET, tombé également le 29 à Courmont, qui est inhumé à la nécropole de Bligny, mais rien pour Paul.

D'ailleurs, Paul n'est pas sur le site Sépultures de guerre, même après recherches avec une orthographe approchée.

Depuis l'ouverture de notre site Internet, nous avons recensé (ici) les tombes de 80 soldats déclarés officiellement disparus autour de Dormans, mais qui sont, généralement, dans une nécropole nationale, très rarement 'oubliés' dans un cimetière communal.

En plus, la fiche MdH de Paul DUCRET indique que le jugement de décès a été rendu le 19 janvier 1922, plus de trois ans après. Généralement, ce délai confirme qu'il fut alors considéré disparu, mais cette règle a des exceptions ...

 

Description : Description : DUCRET-MdHWAprès ces combats de fin mai, les unités éparses se reconstituent à Vandières, à 5 km au nord-est de Dormans. Le bataillon participe notamment au combat du bois de Trotte (1er et 2 juin) où onze chasseurs sont encore tués et 49 blessés. Les hommes restent encore dans les environs (Mareuil-le-Port, Leuvrigny, Cerseuil) jusqu'au 8 juin, puis l’unité part vers Suippes.

Paul DUCRET ne peut pas, semble-t-il, avoir été déplacé vers l’une ou l’autre de ces communes.

 

Selon Mémorial GenWeb, son nom est inscrit trois fois à Lunéville (54) : sur le livre d'or (en mairie ?), à l'église Saint-Jacques et au monument aux morts.

On note également un Paul DUCRET inscrit au monument aux morts de Fléville-devant-Nancy (entre Nancy et Lunéville), juste après un Lucien DUCRET. Sachant qu'aucun autre Paul DUCRET de ce département n'est tombé, il y a peut-être un lien, voire un rapatriement de corps dans une commune différente de celle de résidence.

 

En conclusion, tout porte à croire que Paul DUCRET fait partie des 162 disparus, mais sait-on jamais ?...  

 

« Sait-on jamais ?

Voyez quelques lignes plus bas, ici,

combien cette question était prémonitoire.

 

 

Été 1918

 

 

Début juin, l’offensive allemande s’essouffle, mais pour les survivants, rien n’est terminé.

Les américains reprennent le bois Belleau quelques jours plus tard. Les allemands tentent de prendre Amiens et Soissons, mais aucune avancée n’est définitive. Les deux camps savent qu’il faudra une offensive d’encore plus grande ampleur pour faire pencher la balance.

 

Ce sera le 15 juillet avec la Friedensturm, suivie le 18 juillet par la contre-offensive alliée. La ‘2ème bataille de la Marne’ qui débute ouvre la route vers l’armistice. Mais Paul DUCRET, comme des millions d’hommes de toutes nationalités, ne le verra pas. Ces quelques lignes sont un modeste hommage à ce sacrifice.

 

Autres Morts pour la France du 20ème BCP :

 

Nom

Grade

 

Date de décès

Lieu de décès

Lieu inhu.

N° tombe

Précisions: lieu de décès, circonstances, décorations, inhumation ...

Classe

Recrutement

Matr.

BRUN Eugène Adolphe B.

2è classe

 

1-juin-18

Bois de Trotte

Dor

1193

 

1904

Nice

1382

DUCRET Paul Jean Marie

2è classe

 

29-mai-18

Courmont

D.54

?

Probablement tombé au château de la Villardelle. Inscrit sur le livre d'or (en mairie ?), à l'église saint-Jacques et au monument aux morts de Lunéville ainsi que sur celui de Fléville-devant-Nancy (54). Inhumé dans la région de son décès (où exactement) puis réinhumé à Lunéville en 1921. La tombe est-elle toujours érigée ?

1916

Nancy

442

GODET Alfred Max Joseph

Aspirant

 

1-juin-18

Bois de Trotte

D.51?

Ind.

Inhumé ( Provisoirement ? Source ? à vérifier) au cimetière communal de Vandières. Inscrit au Mam de Gex (01), comme son frère François

1914

Belley

206

GUÉRET Pierre

2è classe

 

29-mai-18

Courmont

Bli

1600

Natif de Mercy, inscrit au Mam de Treteau (03).

1915

Roanne

1628

LAUMONIER Désiré

Sergent

 

29-mai-18

Passy-Grigny

Dor

938

Tombé à Ferme du Temple

1912

Montargis

706

METIER René Laurent

Adjudant

 

1-juin-18

A5/70

Rf?

-

Décédé à l'ambulance d'Épernay, fort probablement suite aux combats sur Villers-Agron ou Trélou. Inscrit au Mam de Villemoutiers et Auvilliers-en-Gâtinais (45).

1908

Montargis

1377

RASTOUEIX Frédéric Paul

2è classe

 

30-mai-18

H. Comp 35

Dor

500

Né à Confolens (16), acte de décès transcrit à Montreuil-sous-Bois (93).

1916

Seine 6B

346

 

 

 

Citation du 20ème BCP

 

.

 

Extrait de l’historique du 20ème BCP

 

Le Maréchal de France, Commandant en chef, voulant lui marquer toute sa gratitude pour les brillants faits d’armes accomplis au cours de la campagne, lui décerne une quatrième citation à l’ordre de l’Armée qui entraîne l’attribution de la fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire.

 

20ème  Bataillon de Chasseurs à Pied :

« Brillante unité de combat qui n’a cessé pendant toute la campagne de se montrer aussi fougueuse dans l’attaque que tenace dans la défensive. »

 

En particulier :

Pendant la période du 27 mai au 3 juin 1918, notamment lors de la défense du bois de Trotte (Ouest de Châtillon-sur-Marne) a, sous le commandement du Chef de Bataillon SCHAFFER, fait preuve du plus bel esprit de devoir et d’un haut sentiment de camaraderie du champ de bataille en parvenant, malgré les pertes subies et un état de fatigue touchant à l’épuisement, à arrêter la ruée d’un ennemi très supérieur en nombre.

 

 

 

 

Printemps - été 2009

 

.

 

Il a fallu qu’un neveu de Paul DUCRET décide de s’intéresser à cet aïeul qui portait le même prénom que lui.

Paul DUCRET est venu à Courmont (02), il a interrogé le maire de Champvoisy (51), commune tout proche, qui nous a contactés. Nous avons mis nos connaissances en commun, avons affiné nos recherches ...

 

Et Paul DUCRET, le neveu, a trouvé :

Paul DUCRET, l’oncle, le soldat, avait été retrouvé, inhumé dans la région (on ne sait pas où précisément) puis exhumé en 1921 pour être restitué à sa famille.

Il a été inhumé définitivement à Lunéville (54) le 20 juin 1921 (juillet 1922?), carré 'Levant', rang 1, tombe 52.

Sa tombe, monument familial, est toujours entretenue en 2016.

 

 

 

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