Au tableau d’honneur
Commandant Gustave de SURIAN
tombe
762
à la nécropole de Dormans
Parcours (jusque 1917) : Élève à
l’École Spéciale Militaire Saint-Cyr, il sort 2ème
de promotion en 1903. Sous-lieutenant en 1906 puis
lieutenant en 1908, au 18ème Régiment de Dragons. Affecté au 2ème
Régiment de Chasseur d’Afrique, il prend une part active aux
opérations de la Moulouya (Maroc). - Algérie (1910-1911) - Maroc (1911-1912) - Algérie (1912-1913) Envoyé en 1913 à
l’École d’application de Cavalerie de Saumur, il sort
major de la promotion des Lieutenant-elèves. Après un passage
au 5ème Régiment de Dragons, il est
détaché en décembre 1915 et passe, sur sa demande, dans
l’infanterie. Capitaine à titre temporaire
au 8ème Bataillon de Chasseur à Pieds, il est alors
blessé grièvement et affecté, après
guérison, à l’État-major Général de
l’Armée. Mais, à nouveau à sa demande, il
repart au front et est
affecté à l’État-major de la 3ème
Armée puis rejoint à nouveau l’infanterie en octobre
1917. Ses distinctions : Médaille Nationale
Commémorative des opérations au Maroc avec l’agrafe
« Maroc », Croix de Guerre avec palme à
l’ordre de la 3ème Armée, Chevalier de la Légion
d’honneur, Cité
trois fois à l’ordre de l’Armée,
Cité
à l’ordre de la 77ème Division
d’Infanterie.
Son parcours à partir de
1917 : SURIAN s'illustre près de Saint-Quentin (Aisne).
Puis ce sera sur le site du Plémont, à 10 km au nord de
Compiègne, qui était en lignes allemandes de 1914 à
1917, puis françaises en mars 17. Extrait de l’ouvrage en cours d’édition : «… Passé dans le 159ème
Régiment d’Infanterie en octobre 1917, il [Gustave de Surian] se
bat au château de Coucy et devant Saint-Quentin. Puis la bataille
cesse. Gustave de SURIAN, qui a prouvé alors ses forces, demande un
commandement. Le 20 décembre 1917, ses vœux sont exaucés
et il est promu chef d’escadron du 2ème bataillon du 159ème
RI. Le Commandant de SURIAN sera au
« Plémont » ce qu’il a été
au « Mort-Homme », avec « une
autorité plus sûre encore, une meilleure grâce, un charme
plus agissant. Il se fera adorer de ses hommes qui le suivraient au bout du
monde… » et il sera à nouveau cité à
l’ordre : « Attaqué par des forces écrasantes, [il] a
mené de haute main une lutte de toute une journée par des
contre-attaques réitérées pour conserver une position capitale.
[Il] a prit lui-même le commandement de sa liaison pour reprendre un
observatoire occupé par l’ennemi. [Il] a fait de nombreux
prisonniers et prit des mitrailleuses… ». Aujourd’hui, sauf l'observatoire qui donne
directement sur les ruines du château de Plessis-de-Roye, où
étaient les lignes françaises de 1914 à 1917, il ne
reste rien à voir sur ce "mont" de 163 mètres, qui
est propriété privée. ·
Juillet 1918 cliquez pour
agrandir
La photo ci-contre a été prise le 25
novembre 2008, ce qui explique les quelques traces de neige et
l’atmosphère cotonneuse sur l’horizon, sans doute
éloignée de celle de juillet 1918. De même, les
pâtis, n'étaient pas, comme aujourd'hui, plantés de
résineux. Il s'agissait alors d'un plateau utilisé pour le
pacage des animaux. En juillet 1918, le bois des châtaigniers constitue notre 2ème ligne. C’est le 56ème Bataillon de Chasseurs à Pied (BCP) qui a mission d'en assurer la défense. Au-delà, vers l'ouest et le nord-ouest, le 33ème R.I.C. assure la 1ère ligne de défense sur le bois du Crochet, Cerseuil et sur la vallée de la Marne : Troissy, Mareuil-le-Port, Port-à-Binson. ·
Le 15 juillet Mais
le 15 juillet, dès 0h10, l’ennemi déclenche la
friedensturm, déluge de feu, et passe la Marne. Extrait de l’ouvrage en cours d’édition : Le 15 juillet, l’ennemi, par une double attaque, a voulu
encercler la montagne de Reims et atteindre d’une part Châlons et
d’autre part Épernay. Il a totalement échoué
devant l’armée Gouraud, mais a mieux réussi sur sa droite
à franchir la Marne et marche désormais vers Épernay. Il
est arrêté sur la ligne Mesnil-le-Huttier et
Festigny-les-Hameaux. Il a devant lui le 14ème groupe de
chasseurs à pied (56ème, 60ème et
61ème bataillons) de la 77ème division. En
fin d'après-midi, toutes nos premières positions sont
tombées aux mains des allemands. Des éléments du 33ème
R.I.C. et du 66ème Bataillon de Tirailleurs
Sénégalais qui tenaient le bois du Crochet se replient et se
joignent aux défenseurs des Châtaigniers ainsi que d'autres
éléments assez disparates. Dans
la soirée, plusieurs attaques allemandes sont repoussées. En
début de nuit, nouvelles tentatives venant de Cerseuil et des environs
du Moulin Nantay (au nord-est de Festigny). De petits groupes d'allemands
parviennent à prendre pied dans les fourrés en lisière
du bois. Les artilleries ne tirent pas, aucune ne connaissant l'emplacement
des lignes. et les escarmouches se prolongent, ponctuées de fusillades
plus ou moins vives. Dans la nuit, le 56ème B.C.P. et les éléments qui s'étaient joints à lui, reçoivent l'ordre de se replier en arrière. L'ordre d'abandonner le bois des Châtaigniers a-t-il été donné à la suite de renseignements signalant une situation très dramatique ? Il serait intéressant d'en trouver la raison et par qui il a été donné. L'ordre sera promptement exécuté, les allemands occupent dès lors le bois des Châtaigniers d'où ils pourront surveiller toute la vallée du Flagot. ·
Le 16 juillet Tôt le matin, le 159ème R.I. reçoit
l'ordre de reconquérir le bois des Châtaigniers puis le bois du
Crochet. Le régiment s'avance et prend ses dispositions de combats. Les 1er et 3ème bataillons, à partir du fond du vallon de Festigny, montent à l'assaut du bois. Le 2ème bataillon, commandé par le Commandant de SURIAN, est en soutien sur la crête de Huche-Perdrix. Il ne s'avancera que pour tenir le bois des Châtaigniers après que les 1er et 3ème bataillons l'auront enlevé et partiront à l'assaut de celui du Crochet. Sur la crête de Huche-Perdrix, ce 16 juillet 1918, il y a
beaucoup de monde ; le bataillon de de SURIAN, mais aussi des éléments des 56ème et
61ème B.C.P., des Cavaliers, des Coloniaux. De cette
position, on peut apercevoir nos soldats des 1er et 3ème
bataillons grimper la colline des Châtaigniers sous le feu des
mitrailleuses qui les clouent au sol et finalement arrêtent leur
progression. Sous ces feux meurtriers, les Alpins sont contraints de renoncer à l'assaut. Les observateurs allemands ont remarqué cette concentration de troupes sur la crête de Huche-Perdrix. Brusquement, la colline est prise sous un déluge d'artillerie. C'est un véritable carnage. Le Commandant de SURIAN est
tué ainsi que 17 de ses hommes. Pour cette journée, les pertes
du 2ème bataillon, en soutien, sont plus
élevées que celles des 1er et 3ème
dans l'assaut. Extrait de l’ouvrage en cours d’édition : « Le commandant de SURIAN, accompagné de sa liaison -
cette même liaison qu’il avait conduite à l’attaque
sur le Plémont -, se porte sur la cote 208 afin d’observer le
terrain. [...] Le commandant de SURIAN dictait ses ordres à son adjudant
de bataillon lorsqu’un obus éclata tout près de lui, lui
déchiquetant le corps. Sa tête seule était restée
intacte. Il n’avait pas crié. Son visage calme,
souriait. » La mort du commandant de SURIAN est annoncée à la Division tout entière par l'ordre du jour suivant : Ordre général n° 26. Le commandant de SURIAN a été tué hier. On pouvait lui appliquer les termes de la citation mortuaire du général Barbot : « Soldat sans peur et sans reproche ». Il était le modèle du chevalier français. La Division salue en lui une des figures qui, à jamais, feront sa gloire. SERRIGNY, Général commandant la 77ème Division. Le 159ème
RI attaquera tous les jours sous des bombardements de la plus grande violence
et dans les gaz. Le 19, son effort est
encore brisé de façon meurtrière par le feu des
mitrailleuses ennemies depuis les boqueteaux de Leuvrigny. Mais l'ennemi,
sous ces coups répétés, chancelle, et le 20, dans une
attaque pleinement réussie, il est finalement rejeté
au-delà de la Marne. Cliquez pour accéder
à la fiche sur le site ‘Mémoire des hommes’. Du 15 au 20 juillet, le Journal de Marche du 159ème indique 63 tués et 249 blessés. Nous avons actuellement
identifié 82 soldats tombés sur cette période.
- o O o - ·
L’inhumation Le 21 juillet, le Journal
de Marche et des Opérations (JMO) indique : « Les mouvements sont terminés et le régiment est en formation de rassemblement dans la forêt communale d’Igny-le-Jard (Aujourd’hui Igny-Comblizy). [...] Le 159è RI est embarqué à partir de 14h dans la région sud-est de l’arbre Napoléon ». C’est probablement
à cette date que fut
établi le « cimetière de SURIAN »,
à 500m de là. Le
commandant de Surian est alors inhumé auprès de 21 chasseurs
alpins du 159ème RI (il avait toujours souhaité
être enterré parmi ses soldats). Comme semble
l’attester ces photos, ce cimetière n’était pas
voué à disparaître, l’hommage se voulait durable.
Cependant pour des raisons de commodité d’accès et
d’entretien, c’est à la demande et aux frais de la
« marquise de Surian » son épouse, que les
sépultures du « cimetière de SURIAN »
furent déplacées en la nécropole de Dormans en mai-juin
1920. Cliquez
pour agrandir. Aujourd’hui, le
lieu de ce cimetière en forêt de Vassy est toujours
indiqué sur les cartes IGN. ·
Le souvenir À Dinard (35), le Commandant de Surian est inscrit sur le monument aux morts de la ville, en raison des attaches familiales de son épouse. À
Festigny, une croix de bois
fut placée dans le bois de Huche Perdrix, à l’endroit même où le Commandant de SURIAN fut trouvé
mort. Un an
après ces terribles évènements, une stèle fut offerte par son régiment et
installée, venant en remplacement de la croix provisoire. Photo prise le 16 août
1918. Sur la stèle actuelle, les plaques qui informaient le passant ont malheureusement disparu. En
la personne de l’arrière petit-fils du Commandant de Surian et
du maire de Festigny, nous avons deux personnes fort soucieuses de la
mémoire et cette absence pourrait bien être comblée
prochainement. Cliquez pour agrandir. Au cimetière militaire de Dormans, le commandant de Surian repose tombe 762. 20 autres soldats du 159ème sont inhumés
à Dormans. Certains ne sont pas du 2ème bataillon,
de même, on peut supposer que quelques compagnons de de Surian ont
été restitués à leur famille. Quoiqu’il en soit, nous associons ces 20 soldats à
l’hommage à leur chef, ce qu’il n’aurait pas
renié, tant il avait la réputation d’être proche de
ses hommes et aimé d’eux. Voici leur liste :
En juillet 1998, lors des cérémonies commémoratives du 80ème anniversaire de la 2ème bataille de la Marne, un détachement du 159ème R.I.A. leur ont rendu les honneurs puis s’est rendu sur l’emplacement de la stèle.
- o O o - ·
Informations annexes
- Aujourd’hui, une rue de Marseille du 7ème arrondissement porte son nom, près du cours Pierre Puget où il est né le 7 décembre 1883. - Les SURIAN (de) sont une ancienne famille patricienne de la République de Venise, originaire de Tyr en Syrie, dont une branche s’installa en Provence au début du XIVème siècle. Elle donna par la suite, outre de nombreux consuls et échevins, un évêque de Vence : Mgr Jean-Baptiste de Surian, membre de l’Académie Française ; un médecin-chimiste-herboriste : Joseph-Donat de Surian ; un premier échevin de Marseille : Joachim de Surian, seigneur du marquisat de Bras, anobli en 1777 ; un député des Bouches-du-Rhône et membre de l’Académie de Marseille : Alfred de Surian-Bras. - Claude-Joachime de Surian de Bras, la fille du commandant de Surian, épousera en 1942 le comte Olivier d’Ormesson, homme politique, fils du diplomate et membre de l’Académie Française le comte Wladimir d’Ormesson. - Il sera question d’une courte notice sur Gustave de Surian dans le prochain ouvrage du généalogiste Luc Antonini au tome IV des « Grandes Famille de Provence » dans le chapitre qui est consacré à la famille Surian de Bras (de). |
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