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Le rempart contre l’oubli, sur Internet

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Cette page fait partie d'un ensemble d'articles destiné à faire connaitre

Les bornes Vauthier

1

Présentation Flash

5

Les photos des bornes

2

L’histoire des bornes

6

Les autres routes commémoratives

3

Les bornes en France

7

La borne origine

4

Les bornes en Belgique

8

La borne de Pernant

 

 

 

2/8 : Les bornes Vauthier : Leur histoire

 

 

 

 

 

 

L’origine

 

 

La borne ‘Comblizy’, sur la route de Dormans à Igny-Comblizy (51).

 

Igny2W

Cliquez pour une autre vue

C’est Paul MOREAU-VAUTHIER (*) (1871-1936), combattant de 14-18 et sculpteur, qui eut l’idée de réaliser ces bornes.

 

Le projet était de matérialiser la ligne de front, telle qu’elle était lors de l'offensive victorieuse de la deuxième bataille de la Marne, le 18 juillet 1918. Cette offensive ultime allait pousser de façon inéluctable les troupes d’occupation à battre en retraite.

 

(*) : Son père, Gabriel Jean Paul MOREAU, sculpteur également, décida, pour se différencier de ses collègues homonymes, d’accoler VAUTHIER, le nom de sa femme Suzanne ; Son fils, Paul Moreau, fit de même.

 

 

L’idée ayant été approuvée par les présidents des Touring-club de France et de Belgique (TCF, TCB), on demanda au Maréchal Pétain d’établir une liste des lieux dignes d’accueillir ces bornes souvenirs. Cette liste comportait à l’origine 240 lieux (entre 220 et 280 lieux, suivant les sources d’information).

Cela représentait une ligne de plus de 700 km de long.

 

Précisions : Au cours des années, ces bornes ont connu différentes appellations :

les ‘bornes Moreau-Vauthier’, les ‘bornes du front’, les ‘bornes du souvenir’, les ‘bornes de la Victoire’,

les ‘bornes des poilus’, les ‘bornes du Touring-Club de France’, les ‘bornes TCF’, ...

(En anglais, ‘demarcation stones WWI’.)

Nous conservons l’appellation ‘bornes Vauthier’ car elle est la plus ancrée dans la mémoire aujourd’hui. L’appellation est certes imparfaite, mais nous n’avons pas retrouvé à ce jour un nom vraiment officiel d'autant que l'association du Touring-Club de France ayant été dissoute en 1983, ses archives semblent peu faciles à exploiter.

 

 

Le financement

 

 

Pour que ce projet démarre puis aboutisse, il a fallu recueillir des fonds. Ceux-ci sont venus de différentes sources : de souscriptions organisées par les deux Touring-club, belge et français, ainsi que de dons d’organismes publics, d’états, d’associations ou de personnes privées.

 

Exemple : Dons du Portugal pour les bornes 22 à 28, du département du nord (bornes 35 à 42), de diverses associations d’Argentine (la plupart des bornes 74 à 92), etc.

 

 

L'inventaire initial

 

 

Malgré les nombreux dons, les souscriptions ne permirent pas d’atteindre l’objectif initial de 240 bornes.

 

À l'origine, il y eut 118 bornes érigées entre 1921 et 1927 :

·        22 en Belgique,

·        96 en France.

 

 

L'inventaire aujourd'hui

 

 

Aujourd’hui, deux bornes supplémentaires sont communément intégrées à l'inventaire :

 

- La borne de Confrécourt (02). En 1929, elle sera posée à l’initiative du marquis de Croix, propriétaire de la ferme de Confrécourt. Bien que hors projet par sa date d'érection, bien que ne comportant pas de nom de lieu sous le casque, elle est communément intégrée à la liste d’origine car fabriquée avec les mêmes règles (matériau, dessins, texte, ligne de front). (À noter que la borne de Confrécourt porterait une gravure indiquant qu’il s’agit de la ‘borne zéro’).

 

- La borne origine, bien que non installée sur la ligne de front mais en région parisienne (92), elle fut bien créée par Paul-Moreau-Vauthier. Il y a tot lieu de croire qu'il s'agit de la borne origine et elle a donc toutes les raisons d’être dans cet inventaire. Lire ici, pour plus d'informations sur cette borne.

 

 

Par contre, d'autres bornes, plus ou moins semblables, n'entrent pas dans cette liste :

 

- La borne située au Mémorial de Verdun, à Fleury-devant-Douaumont. C'est une copie de celle, officielle, de Lamorville et créée plus tard (date ?)

- Il existe à Tergnier (02), au lieu-dit Quessy-cité, une copie (moulage en béton), inaugurée en 1930. Elle n’est pas indiquée sur notre inventaire, puisqu’en dehors de la ligne de front et en béton.

- On trouve d’autres bornes casquées, érigées en France, en mémoire de ce conflit. Malgré une certaine ressemblance, elles sont totalement hors projet et elles sont donc, bien sûr, hors de notre liste. Citons pour mémoire une borne à Canny/Matz, (en l’honneur des soldats du 16e R.I. tombés le 18 décembre 1914), et une à Champlieu, commune d’Orrouy (60).

 

 

Dans l'état actuel de nos connaissances, l'inventaire officiel est donc de 120 bornes. Ce qui ne signifie pas qu'il en reste 120 aujourd'hui. Vous découvrirez plus loin que les bornes sauvegardées sont, à ce jour, au nombre de 97.

 

 

 

 

Les lieux d’implantation

 

 

De la mer du nord jusqu’à la frontière suisse, elles sont généralement distantes de 5 à 10 km l’une de l’autre.

 

Elles ont souvent été érigées là où la ligne de front croise une route ou près d’un carrefour. Certaines ont été décalées dès l’origine, d’autres plus tard pour des raisons diverses.

Elles ne sont donc pas toujours à l'endroit exact de la ligne de front.

 

Il faut noter que cette ligne marque la limite maximale de l’avancée des allemands au moment de l’offensive ‘finale’ des alliés débutée le 18 juillet 1918. Ce n’est pas l’avancée maximum de la guerre, puisqu'entre 1914 et 1918, en certains endroits, l’ennemi a dépassé vers l’ouest ou vers le sud cette ‘frontière’.

 

La toute première inauguration eut lieu à Château-Thierry le 11 novembre 1921.

 

 

 

 

Les lieux d’implantation aujourd'hui

 

 

Aujourd'hui, certaines bornes ne sont plus à l'emplacement d'origine. Afin de conserver l'idée originelle de la ligne de front, il est bon de conserver l'information de la position initiale. C'est pourquoi notre liste comporte à ce jour 120 bornes et 129 implantations.

 

 

C’est sur ces indications que nous avons établi la carte et les deux listes (liste belge et liste française) que nous présentons dans ce dossier.

 

 

Remarque : vous allez voir qu'il reste encore des imprécisions sur la position de quelques bornes. N’hésitez pas à nous donner des précisions, si vous en avez, merci.

 

 

 

Le nombre de bornes sauvegardées

 

 

À ce jour, il en reste 97.

 

Nous précisons "à ce jour", car certaines informations continuent à évoluer :

 

-         Plusieurs bornes sont endommagées, mais encore érigées (Vrigny, Ville-sur-Tourbe, Hartmanwillerkopf...), d'autres ont été restaurées récemment (Pernant, fin 2008) et ne sont donc pas comptées comme disparues.

-         La borne de Stosswihr a été victime d’une détérioration (juin 2009 ?) et n’est plus érigée (espérons provisoirement). Celle de Pont-à-Mousson a été déplacée pour une modification de route (septembre 2009) et semble-til replacée plus loin.

-    La question s’est posée de savoir si la borne de la Ferté-Milon devait encore être considérée comme une des bornes d’origine. Détruite en 1940, elle a été remplacée par une copie (moulage béton ?), avec un texte différent, puis peinte. Bien que ne correspondant plus aux critères du projet d’origine, elle reste dans l’inventaire en raison de son appartenance initiale.

 

 Région / Dép.

Nombre à

l’origine

Nombre

aujourd’hui

Précisions

 

 

 

 

Belgique

22

19

 

Nord

8

5

 

Pas-de-Calais

12

12

 

Somme

7

3

 

Oise

4

3

 

Aisne

10

7

Inclus celles de Confrécourt, La Ferté-Milon et Pernant

Marne

15

14

Inclus la borne située au ‘Four-de-Paris’, qui est parfois indiquée dans la Meuse.

Meuse

15

12

 

Meurthe-et-Moselle

12

12

 

Vosges

3

3

 

Haut-Rhin

11

6

 

 

 

 

 

La borne origine

1

1

 

 

 

 

 

Total

120

97

 

 

 

 

Les caractéristiques

 

 

À lire, en complément de ce paragraphe, la page La borne Origine

À voir, des photos de quelques-unes de ces bornes

 

Ces bornes en granite[1] mesurent un peu plus d’un mètre de haut.

 

Presque toutes ont une seule origine, Andlau, dans le Bas-Rhin.

Commune à 40 km au nord de Colmar, parfois nommée "Andlau-au-Val" (67140).

 

À la fin de la Grande guerre, Edmond STOERR est propriétaire de carrières de granite et actionnaire principal de la firme "Granit des Vosges Edmond STOERR".

Léon TELLE est le directeur de la graniterie et il participe alors à la création des bornes, mais il n'est probablement pas le seul. Il grave au pied des bornes, en guise de signature, " Léon TELLE - granitier - Andlau - Bas-Rhin".

La maison "granit des Vosges Edmond STOERR" sera rachetée en 1924  par l'entreprise GRANIT D'ALSACE Duboisset-Bechmann. Il semble qu'on ne trouve plus l'inscription "Léon TELLE" après cette date.

 

Les bornes Léon TELLE sont en granite gris ou rouge (appellations commerciales : ''Gris d'Andlau'' et ''Rose de France''). Toutefois, Edmond STOERR se fournissant également dans les Vosges (Senones par exemple), les bornes peuvent avoir été façonnées dans d'autres granites que les appellations susdites.

Source L. MINOR (ouvrage en cours).

 

 

De plus, certaines bornes semblent être non pas en granite, mais en grès rose, donc d'une origine peut-être autre qu'Andlau. Et il est possible que d'autres soit dans un matériau encore différent. À vérifier, par exemple pour celles d'Albert, Château-Thierry, Eix, ..

Sans compter celles restaurées dans un matériau moins noble (La Ferté-Milon) mais qui ont au moins l'avantage de subsister. À noter que le travail de restauration de celle de Pernant (02) semble un compromis plus satisfaisant.

 

 

Elles sont surmontées d’un casque posé sur une couronne de lauriers. Le casque est généralement le casque français (Adrian 1915) mais parfois belge ou britannique.

 

 

HWKRedessinée3Toutes comportent en façade le nom du lieu où elles ont été implantées (sauf celle de Confrécourt, commande particulière).

Elles comportent également une inscription sur cette face. Soit en français "Ici fut repoussé l’envahisseur 1918", soit en anglais "Here the invader was brought to a standstill", soit en néerlandais "Hier werd de overweldiger tot staan gebracht".

Certaines comportent le texte dans plus d’une langue ou une inscription supplémentaire.

 

Sur la partie basse, le nom de l’organisme bienfaiteur est souvent inscrit ainsi que le numéro de la borne.

 

Ce numéro permet d’identifier les bornes depuis leur réalisation mais, à défaut de documents d’époque, l’origine de ce numéro reste une hypothèse : Il est certain que ce n’est pas l’ordre dans lequel elles ont été érigées ou inaugurées. Il est fort probable qu’il s’agisse de l’ordre de commande (ou de fabrication ?). Parfois, cela correspond assez bien à l’ordre géographique (bornes 35 à 42 par exemple).

 

 

Sur les côtés, est représenté l’équipement du soldat de l’époque : Étui de masque à gaz, grenades (une à chaque angle de la borne), bidon.

 

 

Aujourd’hui malheureusement, l’érosion a souvent effacé certains noms de lieux et des détails de gravure. En outre, lors du second conflit, les allemands ont détruit ou endommagé quelques-unes des bornes, ou simplement mis à mal le texte, qui rappelait un souvenir peu glorieux pour l’époque.

 

 

 

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[1] Le terme "Granite" semble plus exact que "Granit", appellation plus commerciale. C'est donc ce 1er terme que nous emploierons.