Cette page fait partie d'un ensemble d'articles destiné
à faire connaitre Les bornes
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L’histoire
des bornes |
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2/8 : Les
bornes Vauthier : Leur histoire |
L’origine
L’idée ayant été approuvée par les présidents des
Touring-club de France et de Belgique (TCF, TCB), on demanda au Maréchal
Pétain d’établir une liste des lieux dignes d’accueillir ces bornes
souvenirs. Cette liste comportait à l’origine 240 lieux (entre 220 et 280
lieux, suivant les sources d’information). Cela représentait une ligne de plus de 700 km de
long. Précisions :
Au cours des années, ces bornes ont connu différentes appellations : les ‘bornes Moreau-Vauthier’, les ‘bornes du front’,
les ‘bornes du souvenir’, les ‘bornes de la Victoire’, les ‘bornes des poilus’, les ‘bornes du Touring-Club
de France’, les ‘bornes TCF’, ... (En anglais, ‘demarcation stones WWI’.) Nous conservons l’appellation ‘bornes Vauthier’ car elle est la plus ancrée dans la mémoire
aujourd’hui. L’appellation est certes imparfaite, mais nous n’avons pas
retrouvé à ce jour un nom vraiment officiel d'autant que l'association du Touring-Club
de France ayant été dissoute en 1983, ses archives semblent peu faciles à
exploiter. Le financement Pour que ce projet démarre puis aboutisse, il a
fallu recueillir des fonds. Ceux-ci sont venus de différentes sources : de
souscriptions organisées par les deux Touring-club, belge et français, ainsi
que de dons d’organismes publics, d’états, d’associations ou de personnes
privées. Exemple : Dons du Portugal pour les bornes
22 à 28, du département du nord (bornes 35 à 42), de diverses
associations d’Argentine (la plupart des bornes 74 à 92), etc. L'inventaire initial Malgré les nombreux dons, les souscriptions ne
permirent pas d’atteindre l’objectif initial de 240 bornes. À l'origine, il y eut 118 bornes érigées entre 1921 et 1927 : ·
22 en Belgique,
·
96 en France. L'inventaire aujourd'hui Aujourd’hui, deux bornes supplémentaires sont
communément intégrées à l'inventaire : - La borne de Confrécourt (02). En 1929, elle sera
posée à l’initiative du marquis de Croix, propriétaire de la ferme de
Confrécourt. Bien que hors projet par sa date d'érection, bien que ne
comportant pas de nom de lieu sous le casque, elle est communément
intégrée à la liste d’origine car fabriquée avec les mêmes règles (matériau,
dessins, texte, ligne de front). (À noter que la borne de Confrécourt
porterait une gravure indiquant qu’il s’agit de la ‘borne zéro’). - La borne origine, bien que non
installée sur la ligne de front mais en région parisienne (92), elle fut bien
créée par Paul-Moreau-Vauthier. Il y a tot lieu de croire qu'il s'agit de la
borne origine et elle a donc toutes les raisons d’être dans cet inventaire. Lire ici, pour plus d'informations sur cette borne. Par contre, d'autres bornes, plus ou moins
semblables, n'entrent pas dans cette liste : - La borne
située au Mémorial de Verdun, à Fleury-devant-Douaumont.
C'est une copie de celle, officielle, de Lamorville et créée plus tard (date
?) - Il existe à Tergnier (02), au lieu-dit
Quessy-cité, une copie (moulage en béton), inaugurée en 1930. Elle n’est pas
indiquée sur notre inventaire, puisqu’en dehors de la ligne de front et en
béton. - On trouve
d’autres bornes casquées, érigées en France, en mémoire de ce conflit. Malgré
une certaine ressemblance, elles sont totalement hors projet et elles sont
donc, bien sûr, hors de notre liste. Citons pour mémoire une borne à Canny/Matz, (en l’honneur des soldats
du 16e R.I. tombés le 18 décembre 1914), et une à Champlieu, commune d’Orrouy (60). Dans l'état actuel de nos connaissances,
l'inventaire officiel est donc de 120 bornes. Ce qui ne signifie pas qu'il en
reste 120 aujourd'hui. Vous découvrirez plus loin que les bornes sauvegardées
sont, à ce jour, au nombre de 97. Les lieux d’implantation De la mer du nord jusqu’à la frontière suisse, elles
sont généralement distantes de 5 à 10 km l’une de l’autre. Elles ont souvent été érigées là où
la ligne de front croise une route ou près d’un carrefour. Certaines ont été
décalées dès l’origine, d’autres plus tard pour des raisons diverses. Elles ne sont donc pas toujours à
l'endroit exact de la ligne de front. Il faut noter que cette ligne marque
la limite maximale de l’avancée des allemands au moment de l’offensive
‘finale’ des alliés débutée le 18
juillet 1918. Ce n’est pas l’avancée maximum de la guerre, puisqu'entre
1914 et 1918, en certains endroits, l’ennemi a dépassé vers l’ouest ou vers
le sud cette ‘frontière’. La toute première inauguration eut lieu à
Château-Thierry le 11 novembre 1921. Les lieux d’implantation aujourd'hui Aujourd'hui, certaines bornes ne sont plus à
l'emplacement d'origine. Afin de conserver l'idée originelle de la ligne de
front, il est bon de conserver l'information de la position initiale. C'est
pourquoi notre liste comporte à ce jour 120 bornes et 129 implantations. C’est sur ces
indications que nous avons établi la carte et les deux listes (liste belge et
liste française) que nous présentons dans ce dossier. Remarque : vous allez voir
qu'il reste encore des imprécisions sur la position de quelques bornes. N’hésitez
pas à nous donner des
précisions, si vous en
avez, merci. Le nombre de bornes sauvegardées À ce jour, il en reste 97. Nous précisons "à ce jour", car certaines
informations continuent à évoluer : -
Plusieurs
bornes sont endommagées, mais encore érigées (Vrigny, Ville-sur-Tourbe,
Hartmanwillerkopf...), d'autres
ont été restaurées récemment (Pernant,
fin 2008) et ne sont donc pas comptées comme disparues. -
La borne de Stosswihr a été victime d’une
détérioration (juin 2009 ?) et n’est plus érigée (espérons
provisoirement). Celle de Pont-à-Mousson a été déplacée pour une modification
de route (septembre 2009) et semble-til replacée plus loin. - La question s’est posée de savoir si la
borne de la Ferté-Milon devait
encore être considérée comme une des bornes d’origine. Détruite en 1940, elle
a été remplacée par une copie (moulage béton ?), avec un texte
différent, puis peinte. Bien que ne correspondant plus aux critères du projet
d’origine, elle reste dans l’inventaire en raison de son appartenance
initiale.
Les caractéristiques À lire, en complément de ce paragraphe, la page La borne
Origine À voir, des photos de
quelques-unes de ces bornes Ces bornes en granite[1] mesurent un peu
plus d’un mètre de haut. Presque toutes ont une seule origine, Andlau, dans le
Bas-Rhin. Commune à 40 km au nord de
Colmar, parfois nommée "Andlau-au-Val" (67140). À la fin de la Grande guerre, Edmond STOERR est propriétaire de carrières de granite et
actionnaire principal de la firme "Granit des Vosges
Edmond STOERR". Léon TELLE est le
directeur de la graniterie et il participe alors à la création des bornes, mais il
n'est probablement pas le seul. Il grave au pied des bornes, en guise de
signature, " Léon TELLE - granitier - Andlau - Bas-Rhin". La maison "granit des Vosges Edmond
STOERR" sera rachetée en 1924 par l'entreprise GRANIT D'ALSACE
Duboisset-Bechmann. Il semble qu'on ne trouve plus l'inscription "Léon
TELLE" après cette date. Les bornes Léon TELLE sont en granite gris ou rouge
(appellations commerciales : ''Gris d'Andlau'' et ''Rose de France'').
Toutefois, Edmond STOERR se fournissant également dans les Vosges (Senones
par exemple), les bornes peuvent avoir été façonnées dans d'autres granites
que les appellations susdites. Source L. MINOR (ouvrage en cours). De plus, certaines bornes semblent être non pas en
granite, mais en grès rose, donc d'une origine peut-être autre qu'Andlau. Et
il est possible que d'autres soit dans un matériau encore différent. À
vérifier, par exemple pour celles d'Albert, Château-Thierry, Eix, .. Sans compter celles restaurées dans un matériau
moins noble (La Ferté-Milon) mais qui ont au moins l'avantage de subsister. À
noter que le travail de restauration de celle de Pernant (02) semble un
compromis plus satisfaisant. Elles sont surmontées d’un casque posé sur une
couronne de lauriers. Le casque est généralement le casque français (Adrian
1915) mais parfois belge ou britannique. Toutes comportent en façade le nom du lieu où elles
ont été implantées (sauf celle de Confrécourt, commande particulière). Elles comportent également une inscription sur cette
face. Soit en français "Ici fut repoussé l’envahisseur 1918",
soit en anglais "Here the invader was brought to a standstill",
soit en néerlandais "Hier werd de overweldiger tot staan
gebracht". Certaines comportent le texte dans plus d’une langue
ou une inscription supplémentaire. Sur la partie basse, le nom de l’organisme bienfaiteur
est souvent inscrit ainsi que le numéro de la borne. Ce numéro permet d’identifier les
bornes depuis leur réalisation mais, à défaut de documents d’époque,
l’origine de ce numéro reste une hypothèse : Il est certain que ce n’est
pas l’ordre dans lequel elles ont été érigées ou inaugurées. Il est fort
probable qu’il s’agisse de l’ordre de commande (ou de fabrication ?).
Parfois, cela correspond assez bien à l’ordre géographique (bornes 35 à 42
par exemple). Sur les côtés, est représenté l’équipement du soldat
de l’époque : Étui de masque à gaz, grenades (une à chaque angle de la
borne), bidon. Aujourd’hui malheureusement, l’érosion a souvent
effacé certains noms de lieux et des détails de gravure. En outre, lors du
second conflit, les allemands ont détruit ou endommagé quelques-unes des
bornes, ou simplement mis à mal le texte, qui rappelait un souvenir peu
glorieux pour l’époque. |
Retour à :
[1] Le terme "Granite" semble plus exact que "Granit", appellation plus commerciale. C'est donc ce 1er terme que nous emploierons.