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Mémorial Dormans

Le rempart contre l’oubli, sur Internet

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Au tableau d’honneur

 

 

Marcel BOULLET, 317ème RI

 

Inhumé à Vandières (51)

 

 

 

Une cérémonie a eu lieu à Vandières le 26 avril 2008. Pourquoi cette cérémonie, pourquoi rendre un hommage à ce sous-lieutenant 90 ans après sa mort ?

Un soldat, inhumé en plein bois, fallait-il s’en soucier ?

 

Eh bien oui ! En voyant l’état de la tombe, quelques anonymes ont décidé d’empêcher que le souvenir de cet homme ne disparaisse à jamais, ce qui était inéluctable.

 

Avant de parler de la cérémonie elle-même sur cette page, voici quelques lignes sur cet homme et sur sa sépulture.

 

§  1918 :                 L’année noire

§  1920-2000 :       Tempus Fugit

§  2007/2008 :        Année de Mémoire

 

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1918 : L’année noire

 

 

PortraitW

En 1918, Marcel André BOULLET est sous-lieutenant au 317ème RI. le régiment est cantonné aux abords du château de Vandières-sous-Châtillon (51700).

 

Remarques :

On retrouve sur certains documents son nom orthographié BOULET (un seul ‘L’), mais c’est une écriture erronée.

De même, son prénom d’usage était Marcel, l’identité à l’état-civil étant André Marcel BOULLET.

Pour la suite, nous utiliserons les deux prénoms.

 

 

 

 

 

 

Nous sommes le 14 Juillet 1918. Marcel BOULLET écrit à sa famille quelques lignes où apparaissent à la fois l’espoir, les choix stratégiques, connus ou pas, la foi, la famille

 

 

DernierCourrier

 

14 juillet 1918.

Chers parents,

Je vais bien, très bien. Nous vivons dans un enfer épouvantable qui ne nous gêne que par le son puisque les boches ne répondent même pas.

Vous ne pouvez vous imaginer ce qu’ils ont reçu sur le nez cette nuit, c’est incroyable.

C’est la vraie guerre. Poilus épatants et bien méritants.

2è dimanche sans messe. Priez pour moi.

Je vous embrasse.

M. BOULLET

 

 

 

Dans quelques heures va débuter la ‘friedensturm’, fatale à Marcel BOULLET et à nombre de ses ‘poilus épatants’.

 

 

 

 

Le 15 juillet 1918, à 0h10, commence en effet la grande offensive allemande. Celle-ci doit, selon les espoirs de notre adversaire, être le coup de grâce à nos armées.

 

 

Ce jour-là, le 317ème RI mène une résistance héroïque tout autour de Vandières. Au château, l’assaut dure 13 heures.

 

Cette résistance déclenche la colère de LUDENDORFF qui demande au commandant du 2ème régiment de la garde « à quelle date le régiment daignera-t-il prendre Châtillon ? ».

Les allemands finissent par prendre la place, puis progressent sur Châtillon-sur-Marne.

 

Derrière eux, Pareuil, Trotte, Vandières, la ferme des Essarts, la Grange-aux-Bois, le bois de la Malmaison, ... Les allemands ont pénétré de 5 à 10 km dans les lignes françaises et les morts, allemands et français jonchent le sol par dizaines, partout.

 

C’est en fait une totale hécatombe de part et d’autre (voir notre relevé en cours).

Voici ce qu’écrit le Général Pellé, le 16 juillet 1918 :

Une plaque a été érigée en souvenir, sur la façade du château.

Plaque317èRI

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

 

 

 

- Le 115e voit ses effectifs réduits à 250 hommes ;

- Le 117e ne compte plus que 500 combattants ;

- Le 317e est inexistant. Ce régiment était tout entier aux avant-postes. Sa résistance a été très brillante. Les éléments encerclés ont combattu avec une énergie et une ténacité remarquable au profit de la position de résistance et ont infligé à l'ennemi de très lourdes pertes, comme l'ont indiqué leurs messages par pigeons voyageurs prolongés pendant toute la journée."

Merci Stéphan pour ce document.            

 

 

L’heure est au bilan.

Voici un rapport du Lieutenant AUCE, en date du 2 août 1918 constatant les éléments de destruction et les pertes, ici.

Merci Romain pour ce document.

 

Le 317ème RI sera dissous trois jours après. Mais l’héroïsme de ce régiment (et d’autres) n’a pas été vain. Grâce à cette résistance, la progression de l’ennemi ralentit puis celui-ci commence à reculer le 18 juillet sous l’effet de la contre-offensive.

C’est le début de la débâcle qui le conduira à accepter l’armistice quatre mois plus tard.

 

 

Parmi tous ces soldats tombés sur place, certains sont inhumés au fur et à mesure. C’est le cas du Sous-lieutenant BOULLET, tombé à la sortie de Vandières, en direction de Trotte. On retrouvera sa tombe dans la forêt, à l’endroit même de son décès. 

 

Pour beaucoup l’année 1918 est année de gloire et de victoire, pour la famille de Marcel BOULLET, ce sera l’année noire.

 

 

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1920 - 2000 : Tempus Fugit

Le temps passe, le temps s’enfuit...

 

 

La guerre est terminée, les familles viennent se recueillir sur les lieux où sont tombés leurs fils. La famille de Marcel, originaire de Sully-sur-Loire (45), fait réaliser la sépulture. Un entourage, une croix, une plaque sont érigés sur place, vers 1920 semble-t-il, au vu de la plaque qui était apposée.

 

 

TombeInitialeW

EcussonBOULLETW

Une image de la tombe

qui date probablement des années 1970 ou 1980

(Extraite du livre de Jean Védovati)

Sa dernière citation : a été tué au milieu de ses hommes au moment où l’attaque de l’ennemi venait se briser devant le front de sa section galvanisée par l’exemple de son chef (20 janvier 1920)

 

FicheBOULLETW

Cliquez sur la fiche pour l’agrandir

 

La famille, continuera longtemps à honorer le lieu tel qu’il avait été voulu.

Puis, les années passent.

 

 

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2007 / 2008 : Année de Mémoire

 

Courant 2007 :

 

Des membres de l’association du Mémorial se rendent sur place.

Chemins détrempés, terres parfois marécageuses, on tourne en rond, la tombe est introuvable.

Retour avec l’aide de chasseurs, deux semaines plus tard. On progresse, elle apparaît soudain, enfouie sous une végétation touffue, elle est proprement inaccessible et en cours de destruction.

 

Retour quelques jours plus tard, hachette, scie, sueur, on pense à ces hommes qui ont souffert ici, pour ce coin de forêt perdu. Autour d’une mitrailleuse, quatre hommes ont défendu ce défilé qui aujourd’hui n’est plus qu’un éboulis.

 

Les branchages s’éclaircissent, s’entassent à quelques mètres, on arrive à dégager un espace.

Le moment est émouvant.

 

 

TombePlaqEcu

 

Et maintenant, que faire ?

Restaurer la sépulture était peut-être possible, bien que la rouille et les mouvements de terrain aient largement fait leur œuvre.

Mais recréer un accès était impensable, les obstacles de tout ordre auraient découragé les bonnes volontés, et voué la tâche à l’échec.

 

Laisser ainsi et espérer que d’autres comme nous reviendraient, continueraient le travail ?

Nous n’y croyons pas, le risque est grand que ce soldat ne sombre vraiment dans l’oubli, dès lors. Tnt d’hommes ont disparu réellement au cours des combats, peut-on laisser le temps faire ce que les obus n’avaient pas fait ?

 

Nous avons envie de faire quelque chose, il nous faut d’abord l’accord de la famille.

 

Octobre 2007 :      Recherche de la famille. Recherche des procédures à suivre.

Janvier 2008 :       Nous réussissons à entrer en contact avec Marc BOULLET, le neveu direct du sous-lieutenant. Nous avons choisi, en accord lui, que le sous-lieutenant reste dans la commune où il était tombé, mais rejoigne ses camarades dans le carré militaire du cimetière communal. Non seulement nous sommes d’accord, mais il souhaite être présent à la cérémonie que nous préparons.

Février 2008 :       Tous les accords officiels sont obtenus, pour les aspects administratifs. Dans le même temps, des contacts sont noués pour obtenir la présence de diverses autorités ou associations.

Mars 2008 :          Nous avons pu nous assurer que le corps est en place (par un amoncellement de pierres, il est resté protégé des animaux, tandis que l’entourage subissait les assauts du temps et de la végétation).

Les plaques de la tombe sont en cours de restauration par un bénévole de l’association. Elles seront probablement exposées au Mémorial.

18 mars 2008 :      Les personnes concernées se sont réunies à Vandières pour organiser la cérémonie 

 

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26 avril 2008 :       Retrouvez le déroulement de la cérémonie sur cette page.

 

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Novembre 2008 :SépultBoullet2WW

 

Un point final à notre action (sans que ce soit un point final à la mémoire de cet homme) :

nous avons suivi le travail du Souvenir Français et aux alentours du 11 novembre, nous avons constaté avec plaisir l’érection définitive de cette sépulture.

Encore merci à chacun.

 

 

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