À l’après-guerre, la borne de Pernant
(02) a été le maillon d’une œuvre d’art et de Mémoire. Aujourd’hui, elle
devient un exemple de mémoire vivante. Retrouvez ci-dessous l’histoire de
cette borne et de sa renaissance. |
Cliquez sur les images pour les
agrandir Ces
bornes sont communément appelées bornes Vauthier, du nom de leur créateur,
Paul Moreau-Vauthier. Elles furent érigées de 1921 à 1927 sur la ligne de front
de juillet 1918, qui va de la Belgique à l’Alsace. Voir ici plus de détails sur l’histoire de ces bornes, Voir ici la localisation initiale de la borne de Pernant. Voici
à quoi ressemblait la borne de Pernant dans l’entre-deux-guerres. L’ensemble
des bornes a subi de façon plus ou moins marquée la blessure du temps. L’érosion,
la pollution aussi, ont attaqué ces gardiens de la Mémoire. Mais
bien avant cela, quelques-unes ont subi le retour de l’envahisseur dans les
années 40 et ont soit disparu soit été saccagées. De
l’ensemble des bornes, celle de Pernant fut sans doute la plus endommagée,
brisée par l’assaillant, probablement un obus, en 1940 ou 41. Enfouie
dans un bois, oubliée de tous, elle fut retrouvée il y a quelques années.
Puis conservée dans un hangar par Jean-Luc Pamart, agriculteur qui s’implique
dans le souvenir de ces combats. Dans l’espoir, dans la quête d’une
hypothétique restauration. Hypothétique
car il fallait des bonnes volontés, de l’argent, un tailleur de pierre ... C’est
aujourd’hui chose faite. A
la suite de Jean-Luc Pamart et de l’association du Soissonnais 1914-1918,
d’autres personnes se sont activées : Mme Pascale Jacques, représentant
l'association pour la sauvegarde du château de Pernant, porteur du projet, la
commune de Pernant avec M. Didier Fell, ainsi qu’Alain Letoffé et Sophie
Odot, tailleurs de pierre, pour ne citer qu’eux.
Dans
quel matériau fallait-il la restaurer ? Qui allait payer ? Où la
réinstaller ? C’est
un peu pour cela que cela a pris du temps. Mais grâce à la persévérance de
chacun, la fin de l’année 2008 a vu le
projet arriver à son terme. Voici la borne telle que nous l’avons vue, début
décembre, lorsque les travaux de restauration étaient en
cours. - o O
o - |
Et voici un aperçu de l’inauguration, ce samedi 20
décembre.
À
noter la présence discrète, parmi les spectateurs, d’un descendant de la
famille de Paul Moreau-Vauthier.
Autre
souvenir remarquable, deux jours après le Colonel Paitard, c’est un jeune
aspirant qui perdait la vie à Pernant, à l’aube de ses 20 ans. Louis
était inconnu, mais son père s’appelait Jean Jaurès. - o O o - |
Si
vous n’avez pu venir, n’hésitez pas à vous déplacer ici un jour prochain. Il
y a de nombreuses raisons de replonger dans la Mémoire autour de Pernant, et
une supplémentaire aujourd’hui, avec cette borne. Venez
bientôt même, si, à l’évidence, c’est pour de nombreuses années que celle de
Pernant se dresse à nouveau, comme ses sœurs, en rempart inébranlable contre
l’oubli. Les bornes Vauthier sont une œuvre d’art et de Mémoire. Une
œuvre étonnante d’un mètre de haut et de 700 km de long. Bravo à l’ensemble des acteurs de cette renaissance en pays
axonais. Souhaitons que celle-ci encourage d’autres municipalités à
entretenir voire restaurer ces bornes avec autant de sincérité. |
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