Cette page fait partie d'un ensemble d'articles destiné
à faire connaitre Les bornes
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La borne origine |
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Les bornes
Vauthier 7 / 8 : La
borne origine |
Cette page a été créée en novembre 2009, suite à la découverte de
la borne origine chez un particulier.
La mise à jour du 16 mars 2011 fait suite au travail de restauration qu'a fait
réaliser cette même personne.
Dernière mise à jour le 3 mai 2011
Les
bornes Vauthier sont une œuvre de Mémoire de 1,25 m de haut et de … 700 km de
long qui s'étend sur la ligne de front de juillet 1918. Si vous ne savez pas du tout ce que
sont les bornes Vauthier, découvrez la présentation générale, que nous
en avons faite ici. Mais
avant d'aligner ses bornes telles des défenseurs immobiles, l'artiste est
passé par l’étape "pièce unique". C'est
celle-ci que nous vous proposons de découvrir, la "borne origine",
d'autant que celle-ci vient d'être récemment restaurée ! |
La naissance de la borne Nous sommes en 1919, peut-être 1920.
Paul MOREAU-VAUTHIER (1871-1936),
combattant de 1914-18 et sculpteur de père en fils, a l’idée de cette
sculpture, qui fait penser à un "gardien du front". Il est fort
probable que c’est dans les ateliers où lui et son père ont officié, à Boulogne
(92), que Paul crée cette œuvre initiale.
En façade, sur le plastron de ce
gardien immobile, est gravée l’inscription "Ici fut repoussé
l’envahisseur 1918". Sur les côtés, est représenté
l’équipement du soldat de l’époque : étui de masque à gaz, grenades (une
à chaque angle de la borne), bidon. Tout naturellement, le vétéran des
combats de la Meuse nommera sa borne
"VERDUN". Une œuvre qui enrichit à la fois l’art et l’histoire Avec l’aval des autorités de
l’époque, les autres bornes suivront, gravées du nom de lieux de combat dont
certains sont restés célèbres : Ypres, Vimy, Bois Belleau, La Marne,
"Les Hurlus", Les Éparges, Hartmanwillerkopf ... Une à une, 120 bornes seront érigées
sur la ligne de front entre 1921 et 1929. Il reste aujourd'hui quelques questions : Comment fut organisée la production ? Aux ateliers TELLE, en Alsace, comme nous l’avons lu ? Quelle fut la part de supervision de Paul MOREAU-VAUTHIER ? Pourquoi y-a-t-il quelques différences (Matériau, gravure, …) ? Doit-on considérer 118, 119 ou 120 bornes, réalisées ? À défaut de documents d'époque, nous ne prétendrons pas répondre avec certitude à toutes. Si la curiosité titille quelques-uns d'entre vous, si vous trouvez des documents, nous sommes preneurs de toute information nouvelle. Merci d'avance. Des années d'oubli
L’érosion avait largement effacé
certains détails de gravure. Elle était plutôt bien conservée sur le dessus,
mais avait été recouverte d'un produit peu adapté. Et surtout, elle était
très émoussée en façade (gravure illisible) et très érodée sur le côté droit,
non visible sur la photo. Cliquez sur l’image pour une vue plein
écran de la borne émoussée. Il l'a fait …
Opiniâtreté qui mérite d'être louée
puisque malgré quelques contacts, aucune subvention n'est venue soutenir
cette belle initiative. Et finalement, en décembre 2010, la
borne retrouvait une allure plus présentable. On la voit ici, protégée d'un
entourage en plexiglas. Vous trouverez d'autres photos de
cette borne dans l'album dédié à
ce sujet. Et ensuite Exposer cette borne origine au sein
d'une fondation ? Au milieu d’autres œuvres des MOREAU-VAUTHIER père et
fils ? Pourquoi pas, il y a matière ! Des documents d’époque sont déjà
réunis par ce particulier ainsi qu'un certain nombre d’œuvres. Un exposé
retraçant l’œuvre des deux hommes, le tout présenté dans les locaux
d’origine, tout cela est possible. À suivre, peut-être …
Parmi les œuvres prêtes à être
exposées, voici une énigme, en marge des bornes de la ligne de front. Dans les ateliers trône une autre
borne aux teintes sombres et aux arêtes franches. L'ancre de la Marine qui en
orne la façade fait probablement référence aux fusiliers marins auxquels
appartint Paul MOREAU-VAUTHIER un certain temps, mais qu'en est-il de
l'histoire de cette autre borne ? Qui saura nous dire à quelle
occasion elle fut taillée, à quel lieu elle était destinée ? Fut-elle la matrice d’autres bornes
dont l'érection était envisagée ? |
Pour réparer des ans l'irréparable outrage … Revenons, pour finir, aux bornes de
la ligne de front. D’ores et déjà, on peut se dire que d'autres bornes pourraient
être rénovées. Puisqu'un simple particulier l'a fait, l'entreprise doit être
à la portée de quelques collectivités … Pour un travail de qualité, la
question de la différence de qualité entre les bornes sera alors une des
premières à étudier. Actuellement, une seule source indique que les
bornes sont toutes extraites des carrières d’Andlau (Alsace). Peut-être
celles de Château-Thierry et de Verdun-Eix auraient été extraites ailleurs,
mais où ? Et que dire des différences de teinte : Rien que pour la
vallée de l’Andlau, il existait neuf sites d’exploitation de granit aux
teintes variées, rose clair, blanc,
"rose de France ", le granite gris, ... Et les sites de granite dans la région sont
légion (lire ici). Ensuite pourquoi certaines ont
résisté plus que d'autres ? Pourquoi, par exemple, des bornes comme celle de
Reims ont bien résisté alors qu'elles sont sous les feuillages, près de la
pollution (RN51 et RN44, très passantes) et aux intempéries permanentes,
alors que la borne origine semble plus fragile ? Étonnamment, la pollution automobile ne semble
pas être la pire des causes. Il semble que celles qui sont sous végétation soient
attaquées par les "pleurs" des arbres. D'après ce que j'en sais aujourd'hui, cela viendrait
de la sève mais surtout de pucerons, plus les fientes, plus l'air
humide qui, en gelant, crée des micro-fissures ... Bref, la nature tente peut-être de reprendre ses
droits. Mais il y a probablement d'autres causes. A suivre, peut-être aussi … |
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